Aux feux tricolores comme dans les marchés, et autres endroits, ce sont plus de 550 enfants de rue qui ont été recensés par la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH). Ce chiffre correspond aux enfants de rues enregistrés sur toute l’étendue du territoire nationale dans le cadre de l’étude intitulé « Protection des enfants en situation difficile : cas des enfants de la rue du grand Lomé et des cinq régions du pays ».
Lors d’une rencontre visant à présenter les résultats de cette étude, la Vice-présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), évoque que « beaucoup d’enfants de nos familles sont dans les rues. En 5 jours, nous avons identifié 550 enfants en situation de rue. Et sur ces 550 enfants, 350 sont des enfants togolais », a-t-elle regretté. Véritable enjeu de société, le phénomène des enfants de la rue s’accentue ces dernières années. Malgré les instruments juridique et social visant à protéger les enfants, la mendicité dans les mosquées, les marchés et différents lieux sont à dépeindre. Une situation qui suscite réflexion des différents acteurs concernés.
Initiée par la CNDH en novembre dernier, cette étude vise à analyser le phénomène des enfants de la rue. Elle a pris en compte 550 enfants en situation de rue dont 424 sont des garçons et 126 sont des filles. 340 des enfants résident dans le grand Lomé et 210 dans les chefs-lieux de région et dans la ville de Kpalimé. Au sein de la population cible, les enfants de la tranche d’âge 12 et 15 ans sont plus nombreux. Relevons que 56.2% des enfants objet d’étude sont de nationalité togolaise et 25% sont des nigériens. L’étude révèle qu’il y a un taux élevé d’enfants musulmans. Ces enfants représentent 315 sur le total, soit un pourcentage de 57.3%. Les enfants de confession chrétienne suivent avec un effectif de 186, soit 33,8%.
Cette étude dont les résultats ont été partagés à l’opinion s’inscrit dans le cadre de la commémoration en différée de la Journée de l’enfant africain. Cette Journée est placée cette année sous le thème « l’éducation pour tous les enfants en Afrique: l’heure est venue »… L’objectif est d’analyser le phénomène en vue de l’endiguer dans notre société. « Nous avons initié cette rencontre dans le cadre de la commémoration de la journée de l’enfant africain pour discuter avec tous les partenaires et impliqués dans la protection des enfants afin de trouver une solution idoines afin que ces enfants soient intégrés dans les familles », a déclaré Irène Aissah-Assih.
Représentants des communes, et des ministères concernés par cette problématique, ainsi que des organisations internationales et nationales intervenant dans le domaine de la protection des enfants, ont participé à cette rencontre. Il s’agit donc pour ces acteurs de proposer des actions concrètes et d’initier des plaidoyers en vue de faciliter la réinsertion sociale de ses enfants.
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