Récépissé N° 0010 / HAAC / 12-2020 / pl / P

Togo : la chefferie traditionnelle réfléchit sur les enjeux socio-politiques actuels

Cœur battant des us et coutumes, les chefs traditionnels sont en conclave.  Venus des quatre coins du Togo, ils participent à la Journée nationale de réflexion à Kpalimé. Au centre des débats : leur rôle dans « l’apaisement du climat sociopolitique » alors que la Ve République, née de la Constitution du 6 mai 2024, redéfinit les équilibres du pouvoir.

Dès l’ouverture des travaux, le ministre Hodabalo Awaté a planté le décors. Il a rappelé que la chefferie doit rester « neutre, impartiale, apolitique ». Une injonction claire dans un contexte où la Constitution, à son article 88, érige désormais les chefs en « gardiens des us et coutumes » tout en réaffirmant leur loyauté à l’État, comme le prévoit l’article 24 de la loi de 2007. Cette reconnaissance solennelle accroît leur poids… et leurs devoirs.

Le défi est double : préserver la confiance des communautés tout en soutenant la stabilité nationale. « C’est une reconnaissance solennelle de votre rôle de sagesse, de médiation, de rassemblement », a martelé le ministre, insistant sur la nécessité d’« éduquer, sensibiliser et éclairer » les populations.

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Les récentes tensions de juin 2025 ont servi de toile de fond. Selon le gouvernement, elles auraient été alimentées depuis l’étranger. Le ministre a salué la maturité citoyenne et le professionnalisme des forces de l’ordre, tout en avertissant que les chefs doivent rester des alliés objectifs de l’ordre public.

Trois communications ont jalonné la rencontre : la place de la chefferie dans la Vᵉ République, la crédibilité des conseils traditionnels et les enjeux sécuritaires, notamment au nord du pays. Parmi les chantiers annoncés figurent la révision du cadre légal, l’écriture d’un historique national, la digitalisation via une plateforme web et des formations sur l’éthique.

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Entre traditions ancestrales et nouvelles responsabilités politiques, la chefferie traditionnelle marche désormais sur une ligne étroite. Dans la Ve République, elle pourrait devenir à la fois le ciment des identités locales et un acteur stratégique du jeu institutionnel. Mais cette visibilité accrue s’accompagne d’une réalité : plus d’influence… et plus d’exposition.

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