Au Togo, le procès du prévenu, Général de Division Kadangha Abalo est annoncé pour ce lundi 23 octobre. Le tribunal militaire togolais opérationnel depuis quelques semaines va devoir conduire son tout premier procès et c’est très historique.
L’annonce de ce procès a été rendue publique par le truchement d’une note adressée au cabinet de Me Amégankpoe à qui le procureur militaire a notifié que « l’audience de jugement de cette affaire dans laquelle vous êtes conseil du prévenu Général de Division KADANGHA Abalo, poursuivi pour complicité d’assassinat, complicité d’entrave au bon fonctionnement de la justice et complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, s’ouvre le lundi 23 octobre 2023 à 08 heures à la grande salle des audiences du tribunal de grande instance de Lomé».
Le tout jeune tribunal militaire togolais qui annonce la tenue de l’audience de jugement dans l’affaire MP C/SONGUINE Yendoukoa et autres ne veut pas badiner avec loi, le droit et la discipline. Et le choix d’un tel dossier aussi brûlant comme le feu, intriguant et plein de mystères pour son premier procès est un test majeur et crucial pour lui et pour l’histoire.
Pour la première fois dans l’histoire du Togo, un ancien chef d’Etat major général des Forces armées est mis en examen. Dans l’opinion, il y a quelques années, c’est encore inconcevable et impensable.
C’est tout autant impensable que l’affaire pour laquelle est inculpé un haut gradé de cette trempe : l’assassinat du lieutenant-colonel Bitala Madjoulba, commandant du 1er Bataillon d’intervention Rapide (BIR), retrouvé mort dans son bureau le matin du 4 mai 2020.
Une affaire, en effet truffée de tant de scénarii impensables, tant de péripéties inimaginables qui ont choqué le monde qu’il est facile de perdre de vue la dimension stupéfiante du drame, de toutes ses ramifications et conséquences.
Avec la base juridique inédite de ce dossier ou sa portée juridico-politique, soulignons que c’est toute la justice togolaise qui est maintenant de plain-pied dans un nouveau chapitre de sa vie.
Il est évident que c’est un baptême de feu auquel le monde entier prêtera une attention accrue, au-delà des familles, des proches, etc. des victimes comme des inculpés.
Les activités de la justice militaire ont effectivement démarré le lundi 09 octobre 2023 à Lomé. Elles ont commencé par un atelier d’imprégnation des différents corps des Forces armées togolaises (FAT).
Le général Kadangha a dirigé les Armées du Togo entre 2013 et 2020. Il a été interpellé en janvier 2023. Il sera jugé, faut-il le rappeler, pour trois chefs d’accusation : complicité d’assassinat, complicité d’entrave au bon fonctionnement de la justice et complot contre la sécurité intérieure de l’Etat.