Cette initiative est née du fait que les jeunes togolais ne s’intéressent plus à la musique traditionnelle et à la manipulation de ses instruments.
Au Togo, des jeunes du canton de Nioukpourma (Nord) ont été outillés sur la fabrication d’instruments de musique traditionnelle à la faveur d’une initiative visant à préserver le patrimoine musical menacé de disparition et à créer des sources de revenus pour les bénéficiaires. Cela a été rendu possible grâce à un projet intitulé « Formation des jeunes du canton de Nioukpourma à la fabrication des instruments de musique traditionnelle ».
Initié par le promoteur-formateur Kantchébé Kanfatibe, ce projet a bénéficié de l’appui financier du « Fonds national de promotion culturelle » (FNPC) relevant du ministère togolais de la Culture et du tourisme. Il est né du fait que les jeunes ne s’intéressent plus à la musique traditionnelle et à la manipulation de ses instruments, a déclaré Kanfatibe.
Le projet a été conçu pour « donner la main aux apprenants identifiés en vue de préserver certains atouts culturels de leurs grands-parents qui tendent à disparaître », et « pallier le manque de spécialistes dans le domaine de la musique traditionnelle », a rapporté l’agence togolaise de presse (ATOP).
Les apprenants ont été initiés aux techniques de fabrication des instruments qui servent à la musique traditionnelle, notamment les tambours joués pendant les cérémonies, les mariages et les décès, a-t-on ajouté. Ces techniques concernent la sculpture du bois et le tissage ou habillage de l’instrument par la peau de bête afin d’avoir un élément complet, a-t-on indiqué. Les apprenants ont été également outillés sur les techniques de commercialisation des instruments fabriqués.
Selon l’Unesco, la viabilité de la plupart des pratiques instrumentales et des savoir-faire liés à la fabrication même des instruments de musique traditionnels au Togo est, aujourd’hui, « en danger car la chaîne de transmission intergénérationnelle est menacée par plusieurs facteurs dont les plus significatifs sont : l’exode rural des jeunes qui perdent le lien avec les parents restés dans les communautés et qui les soumet au fait à une sorte de « dépaysement culturel » ainsi que la « suprématie de la musique moderne ».
dpa
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