La Cour d’appel militaire a annoncé ce lundi matin 10 novembre que le procès en appel du général Félix Kadangha n’aura pas lieu avant février 2026. La décision est tombée après seulement une trentaine de minutes d’audience.
Le procureur général a justifié ce nouveau report en invoquant l’« indisponibilité de certains intervenants essentiels au dossier ». La reprise des débats est désormais fixée au 16 février 2026.
Le général Kadangha, ancien chef d’État-major général des Forces armées togolaises (FAT), a été condamné en novembre 2023 à 20 ans de réclusion criminelle. La peine a été prononcée dans le cadre de la retentissante affaire Madjoulba, en référence au commandant du 1er Bataillon d’intervention rapide (1er BIR), assassiné dans la nuit du 03 au 04 mai 2020.
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L’ancien haut gradé a été reconnu coupable de complot contre la sûreté intérieure de l’État, de complicité d’assassinat et d’entrave au bon fonctionnement de la justice. Il a toujours maintenu son innocence. Ses avocats, qui avaient fait appel, dénoncent un procès initial entaché de vices de procédure et d’un manque criant de preuves. La défense espérait obtenir la révision du verdict ou la libération provisoire de son client lors de cette audience.
Un report comme un prolongement de la détention
L’audience de ce lundi n’a donné lieu à aucune plaidoirie ni audition de témoin. Seul le motif de l’absence d’intervenants, qu’il s’agisse de magistrats, d’experts ou de représentants du parquet militaire, a été avancé.
Pour les avocats du général Félix Kadangha, ce report est perçu comme une prolongation jugée injuste de sa détention. L’affaire Madjoulba, l’un des crimes les plus marquants de l’histoire militaire togolaise récente, demeure enveloppée de nombreuses zones d’ombre, l’identité du véritable assassin n’étant pas clairement établie à ce jour.
L’enquête initiale avait mis en lumière des tensions et des dysfonctionnements profonds au sein de l’armée. Le général Kadangha, alors chef d’État-major général des FAT, a écopé de la peine la plus lourde parmi les hauts gradés traduits devant le tribunal militaire.