Le ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara, juge les choix politiques de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) contradictoires. Selon ce dernier, de fortes incohérences se sont révélées dans le cadre de la participation du parti de Jean-Pierre Fabre aux institutions locales et nationales. Gilbert Bawara a relevé ces erreurs politiques de l’ANC lors d’une intervention dans le courant de la semaine sur New World TV.
Apprendre des erreurs du passé est une bonne résolution pour construire un meilleur avenir. Mais persévérer dans l’erreur est une folie. C’est dans ce registre que raisonne Gilbert Bawara en se référant à une sortie du leader de l’ANC. Dans cette sortie médiatique, Jean-Pierre Fabre affirmait que son parti avait tiré leçons des politiques de boycott et de la “chaise vide” qui avaient caractérisé l’action de son parti par le passé. Pour le ministre de la Fonction publique, cette déclaration avait suscité l’espoir que l’ANC se ravisera de ses anciennes pratiques pour enfin s’engager de manière constructive dans le processus politique du pays. Néanmoins, à la suite des législatives d’avril dernier, l’ANC montre les signaux qu’elle veut persister dans sa politique d’antan. Le ministre se demande donc quel retournement de situation a pu conduire le parti de Jean-Pierre Fabre à persévérer dans l’erreur en adoptant de nouveau une position de retrait et de non-coopération.
Sur le volet des relations que Jean Pierre Fabre en tant qu’élu local entretient avec le pouvoir central, Gilbert Bawara s’interroge : « Comment peut-on être maire, prétendre servir ses administrés, et en même temps refuser de coopérer avec les autorités légitimement établies ? » Selon l’analyse de l’officiel, cette prise de position montre de l’animosité et traduit un mépris des électeurs, tout en conduisant à l’inaction et l’immobilisme. Gilbert Bawara soutient que la fonction de maire ou d’un conseil municipal ne peut s’exercer en l’absence de collaboration avec l’administration publique. Pour lui, l’accès au Fonds d’appui aux collectivités territoriales (FACT) en est une preuve. Le ministre poursuit sa réflexion en estimant qu’un éventuel refus de coopérer
compromettrait le développement local. Dans cet ordre d’esprit, il salue le courage de certains membres de I’ANC, notamment le maire Gomado, qui ont choisi de s’engager pleinement au service de leur commune s’écartant de la logique du parti.
« Si les conseillers municipaux et régionaux de l’ANC ne siègent pas, comment peuvent-ils prétendre représenter les intérêts de leurs électeurs ? », se questionne Gilbert Bawara. Un refus de siéger se prêterait à une trahison des électeurs, selon l’officiel. En s’interrogeant sur l’avenir politique de I’ANC, Gilbert Bawara a interpellé Jean-Pierre Fabre sur la position de son parti quant à la participation aux prochaines échéances électorales. Toutes ces attitudes de l’ANC traduisent l’incohérence, et le silence de Jean-Pierre Fabre sur ces questions est inopportun pour la classe politique togolaise. Gilbert Bawara a ainsi invité le leader du parti orange à reconsidérer ses positions afin de redonner plus de crédit à son parti.