À Kpalimé, ville située à 120 km au nord de Lomé, les acteurs de la santé venus de toutes les régions du Togo se sont donnés rendez-vous dans le cadre « des assises citoyennes sur la rémunération dans la santé ». La réflexion qui a court, ouverte ce mardi 14 février, et ce pour trois jours, est pareille à une chirurgie. L’exercice consiste à se regarder, entre praticiens hospitaliers, comme dans un miroir, pour intervenir sur les maux qui minent le secteur et tenter des approches pouvant aboutir à une Convention collective.
Au fond, il est question au cours de ces assises citoyennes qui rassemblent médecins, infirmiers, techniciens, responsables syndicaux, promoteurs de cliniques privées, etc. de mettre en branle la procédure de mise en place d’une convention collective dans le secteur, en réfléchissant au préalable à définir stratégies et plaidoyers idoines.
Aussi, l’objectif est de réfléchir, en tenant compte des réalités du secteur, pour négocier tout ce qui peut permettre aux agents de bien travailler. Toute chose qui déblaie la voie à une convention collective de la santé, en garantissant aux agents de la santé de meilleures conditions de vie et de travail.
Dr Gilbert Tsolenyanou, le secrétaire général du Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot), initiateur de cette rencontre ne le cache pas : “Le dernier rapport pays dans le secteur après la pandémie de la COVID 19 montre que d’ici les années 2030, il y aura une pénurie en ressources humaines et ce rapport précise également que le secteur est peu attractif, car les gens ne sont pas rémunérés à leur juste valeur. Donc le rapport demande qu’une réflexion se fasse sur la rémunération des acteurs de la santé globalement et sur l’utilité de pouvoir sécuriser le secteur et de faire en sorte que ça ne devienne pas un secteur précaire”, a-t-il martelé.
Trois communications délivrées par des experts et consultants fins connaisseurs du monde du travail et des questions touchant à la Fonction publique, Elles ont traité de l’élaboration de la Convention Collective, de l’élaboration de la grille salariale et de cas pratiques de traitement salarial. Les présentations plongeaient droit dans les maux liés aux traitements dans le secteur.
C’est un état des lieux loin d’être reluisant pour un secteur aussi sensible qui touche directement à la vie humaine. C’est pourquoi “nous devons faire en sorte que ceux qui s’occupent de nos vies respectives soient dans des conditions de travail et de vie acceptables”, insiste le Dr Tsolenyanou.
Toutefois, tout n’est pas à peindre en noir. « En termes de rémunération, c’est très mitigé », relativise Dr Tsolenyanou. Avant de poursuivre « nous allons parcourir ce qui se fait dans la sous-région, nous allons nous inspirer de ce qui se fait dans la sous-région, analyser des niveaux de rémunération des pays de la sous-région de l’UEMOA, de la CEDEAO, avec les consultants, les experts, à la lumière de ce qui se fait ailleurs, nous allons voir comment nous pouvons nous aussi élaboré quelque chose de raisonnable ».
Pour cette action, le Synphot bénéficie du soutien du CCFD Terre Solidaire.