Récépissé N° 0010 / HAAC / 12-2020 / pl / P

Togo / Économie circulaire : L’entomoculture au service de l’environnement

Une entreprise locale mise sur l’élevage de mouches soldats pour réduire les déchets et produire des protéines et fertilisants 100 pour cent naturels.

Au Togo, l’entrepreneure Kaïna Homawoo a vu dans l’entomoculture, une filière encore émergente dans le pays, une opportunité unique d’allier écologie, économie circulaire et développement durable. Sa société, « Cirfly », basé à Lomé (sud), élève des mouches soldats noires dont les larves transforment rapidement les biodéchets en protéines, huiles et fertilisants 100 pour cent organiques destinés à l’alimentation animale et à l’agriculture.

Ces insectes sont réputés pour leur efficacité à décomposer les matières organiques tout en produisant un compost de qualité et des aliments riches en protéines. En misant sur cette technologie naturelle, Kaïna souhaite contribuer à la fertilisation biologique des sols et à la réduction des déchets au Togo. « Ce procédé innovant permet de répondre à plusieurs enjeux majeurs : la réduction des déchets, la sécurité alimentaire et la résilience des systèmes agricoles », explique-t-elle à la dpa.

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En lançant ce projet, cette diplômée en ingénierie commerciale et en management de projets de l’Institut des hautes études économiques et commerciales (INSEEC) a voulu donner un sens concret à ses compétences en les mettant au service d’une cause environnementale. Mais son ambition va plus loin. Elle souhaite avoir un impact structurant sur le continent africain, là où les besoins sont pressants et les solutions encore rares.

Augmenter la production et renforcer les partenariats locaux

« En Afrique, le traitement des déchets organiques reste souvent absent des politiques publiques, alors qu’il constitue un levier puissant pour transformer les territoires : moins de pollution, davantage de valeur locale et plus d’emplois », soutient-elle.

Après deux années d’activité, l’entreprise de Kaïna produit en moyenne deux tonnes de larves fraîches par mois, un chiffre qui reste, pour elle, en deçà de la demande du marché local. « Nos clients expriment un besoin supérieur à 15 tonnes par mois, preuve que le potentiel de croissance est énorme. Notre priorité est désormais la consolidation : accroître notre capacité de production, sécuriser nos chaînes d’approvisionnement et structurer notre équipe », souligne-t-elle.

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Avec son équipe, la jeune femme affiche l’ambition de passer à échelle, en augmentant sa production et en renforçant ses partenariats locaux, dans un premier temps. À moyen terme, elle envisage d’exporter ses activités, en l’adaptant aux réalités de pays voisins, via des filiales ou des partenariats stratégiques. « Nous croyons qu’il est possible de construire un réseau régional de valorisation des biodéchets fondé sur des solutions simples, reproductibles et à fort impact social », conclut-elle.

dpa

Par Marwa Dellagi

 

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