C’est une vidéo choquante où l’on voit plusieurs femmes attroupées sur un dépotoir à Lomé en train de ramasser avec euphorie du riz avarié déversé par un importateur. Cette scène diffusée sur les réseaux sociaux a suscité un émoi et une vague de condamnation unanime de la société civile, notamment de la Ligue des consommateurs du Togo (LCT). Le gouvernement dans un communiqué, ce mardi 02 octobre, avise la population du caractère toxique de ce riz. Il interdit formellement la mise en circulation de ce riz sur le marché sous peine de sanction.
Le communiqué conjoint des ministres du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, de la Sécurité et de la Protection civile, ainsi que de la Santé et de l’Hygiène publique, identifie le lieu où la scène a été filmée. D’après le gouvernement, les faits se sont produits sur une décharge intermédiaire située à Agoè Ahonkpoè près du complexe scolaire Lydao, dans la commune d’Agoé-Nyivé 2 (Legbassito). Ce riz que l’exécutif qualifie ‘’d’impropre à la consommation’’ aurait été déversé sur cette décharge dans la nuit du 29 au 30 septembre 2024. C’est le lendemain donc que les populations se seraient rendues sur les lieux pour le ramasser.
« Ce riz, dont l’origine reste encore à déterminer, a été récupéré par des habitants de la zone pour un usage inconnu, comme le témoigne les rapports des services compétents et les informations relayées », indique le communiqué. Pour les éventuels risques à la santé publique, la note alerte l’opinion sur les risques graves encourus pour la santé humaine en consommant ce riz avarié. « La consommation de ce produit expose à de graves toxi-infections alimentaires, se traduisant par des symptômes tels que les diarrhées, les vomissements, les douleurs abdominales et autres troubles de santé », mentionne-t-on.
Le gouvernement interdit donc formellement la mise en circulation de ce riz sur les marchés. Il informe qu’une enquête a été ouverte afin de déterminer les circonstances de cette opération, d’identifier les responsables afin que ceux-ci répondent de leurs actes. L’exécutif prévient également les personnes qui s’impliqueraient dans la distribution, la vente de ce produit de s’exposer aux sanctions prévues par la loi. « Les services d’hygiène, en collaboration avec les forces de sécurité et les autorités du commerce, renforcent les contrôles sur les marchés et les autres sites de vente afin de s’assurer qu’aucun lot de ce riz avarié ne soit commercialisé ou consommé ».
Suite à cette sortie gouvernementale, la société de fabrication de boisson la Brasserie du Bénin (BB), a apporté des éclaircissements, ce jeudi 03 octobre sur le déversement de ce riz. « Ce riz, jugé impropre à nos procédés de fabrication industrielle, a fait l’objet d’une destruction contrôlée le 30 septembre 2024, sous la supervision d’un huissier de justice. Malheureusement, un incident lors de cette opération a permis à certaines personnes d’accéder à la décharge publique et de récupérer une partie du riz destiné à la destruction », explique le communiqué de la BB, qui serait donc visiblement auteure de ce fait.
Le gouvernement de son côté exhorte les populations à faire preuve de vigilance et à signaler toute tentative de commercialisation de ce riz aux autorités compétentes.
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