Vendredi 8 septembre dernier, Manuella Modukpe Santos a fait son entrée dans le gouvernement togolais en tant que ministre de la Promotion de l’Investissement. C’était une figure méconnue de la sphère socio-politique togolaise.
Sur sa page LinkedIn visiblement nouvellement créée, peut-on lire : “Bienvenue sur mes canaux digitaux officiels. Ici, vous serez fréquemment informés des temps forts de mon agenda et des actions du ministère pour la mise en œuvre de la politique de l’État togolais en matière de promotion de l’investissement”.
Un parcours discret
Manuella M. Santos n’est pas novice dans le monde des affaires. Spécialiste en ingénierie financière, elle est titulaire d’un MBA en Finance Internationale de Long Island University et d’un Bachelor en Finance de l’Université du Massachusetts. Ses compétences techniques sont forgées dans l’univers des places financières de Wall Street, ayant servi dans des institutions comme Barclays Capital et Lehman Brothers.
Après une décennie passée à évoluer dans les méandres financiers de New York, elle fait un choix patriotique en 2016 : revenir au Togo pour appliquer ses acquis au développement de sa patrie. Avant son ascension politique, elle a été la Présidente Directrice Générale de Markets Solutions Global Consulting (MSGC), un cabinet de conseil en investissement et stratégie financière qui accompagne “les investisseurs dans leurs placements sur les marchés locaux et régionaux en leur apportant des conseils stratégiques”. L’entreprise axée sur la recherche de solutions financières innovantes au Togo et dans la sous-région, est accréditée par l’AMF-UEMOA (anciennement CREPMF), d’après les informations publiées sur sa page Web mercredi dernier.
Son expérience chez Barclays et Lehman Brothers l’a vue impliquée dans diverses initiatives, allant de la conceptualisation de projets à l’élaboration de stratégies de couverture, en passant par le développement d’algorithmes pour améliorer les plateformes de trading. À Lehman Brothers, elle s’est même chargée de la gestion des risques de transactions non terminées à l’approche de la faillite de la banque en 2008, indiquant une capacité à manœuvrer dans des environnements hautement volatils.
“Au fil des publications, vous découvrirez des initiatives du gouvernement togolais visant à encourager l’investissement privé et public, à intensifier le dialogue avec le secteur privé, et à améliorer le climat des affaires,”, poursuit-elle à travers son post.
Elle aura désormais la lourde tâche de convaincre les investisseurs potentiels que le Togo n’est pas simplement une porte d’entrée dans la sous-région, mais également un terreau fertile pour des investissements pérennes et mutuellement bénéfiques.
Mme Santos prend la suite de Rose Kayi Mivedor. Cette dernière prend en charge le portefeuille du commerce, de l’artisanat et de la consommation locale, après avoir préparé le terrain au ministère de la Promotion de l’Investissement, créé en 2020.