C’est une première dans l’histoire militaire togolaise. L’armée s’apprête à franchir un tournant décisif avec l’institution prochaine du statut de blessé de guerre. Ce projet, en cours de finalisation, devrait enfin poser un cadre légal à la reconnaissance des militaires tombés au front ou gravement touchés lors des opérations de sécurisation du territoire.
Début mai 2025, l’État-major général des Forces armées togolaises (FAT) a annoncé l’élaboration d’un décret qui viendra établir ce statut tant attendu. Le texte vise à reconnaître officiellement les soldats blessés dans le cadre des combats menés, en particulier contre les groupes armés terroristes actifs dans le nord du pays. La région de Kpendjal, à la frontière avec le Burkina Faso, reste le principal théâtre de ces affrontements depuis plusieurs mois.
Des années d’attente
Cette avancée intervient après de nombreuses années de revendications, tant de la part des soldats actuellement en service que des anciens combattants. Ces derniers réclamaient une reconnaissance institutionnelle des sacrifices consentis, au-delà des hommages symboliques. Pour beaucoup, ce décret représente un soulagement moral, mais aussi l’espoir d’une prise en charge concrète et digne des blessés et de leurs familles.
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Un contexte sécuritaire toujours tendu
Depuis le lancement de l’opération Koundjoaré, les Forces armées togolaises sont en alerte constante. Déployées sur plusieurs fronts, elles mènent une guerre difficile contre la menace djihadiste qui pèse sur le nord du pays. Cette lutte a déjà coûté la vie à plusieurs soldats, et de nombreux autres ont été grièvement blessés au combat. Le besoin de reconnaissance n’en est que plus pressant.
Si le décret est adopté, il marquera un véritable tournant pour l’armée togolaise. Au-delà de l’aspect juridique, il s’agira de rendre hommage à ceux qui, parfois au péril de leur vie, défendent les frontières du pays. Ce nouveau statut devrait également ouvrir la voie à une meilleure prise en charge psychologique, sociale et médicale des militaires affectés par les opérations. Une manière pour la nation de dire, enfin, « merci » à ses soldats.