« Ce sont des raisonnements sans fondement ». C’est ainsi que des sources universitaires et autres juristes bien rompus approchés par la Rédaction du Nouveau Reporter, battent en brèche les allégations de « coup de force constitutionnel » évoqué par Jean-Pierre, le président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), pour qualifier le report des élections, lors de ses récentes sorties médiatiques.
Ce dernier et ses partisans, s’inscrivent déjà, comme à leur habitude – à la veille des joutes électorales – dans une logique de déformation des faits. Leur nouvelle rhétorique surfe sur le report des élections législatives et régionales du 20 avril 2024. Pourtant, la raison avancée par le gouvernement pour acter ce report est aussi claire. Le gouvernement a annoncé qu’il procédera à un léger réaménagement du calendrier des élections législatives et régionales initialement prévues le 20 avril. Car, suite à une « rencontre républicaine » entre Faure Gnassingbé « attentif à l’intérêt manifesté par les populations à l’endroit de cette importante réforme, et dans l’esprit d’ouverture et du dialogue constructif » et le bureau de l’Assemblée nationale la date initialement retenue pour les élections n’était plus tenable.
Surtout que l’Assemblée nationale a souhaité “disposer de quelques jours pour engager de larges consultations avec toutes les parties prenantes de la vie nationale.” Consultations qui ont d’ailleurs démarré ce lundi 8 avril sur toute l’étendue du territoire.
Et le ministre de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social, Gilbert Bawara, de renchérir que la relecture du texte ayant pour but de « permettre aux Togolais de bien comprendre le contenu de la réforme, ses avantages et ses effets bénéfiques ».
Comme, on le voit il s’agit simplement d’une décision prise dans le cadre légal et réglementaire pour garantir un processus électoral transparent et démocratique.
Dans ces conditions, il est bien difficile de justifier un « coup d’état constitutionnel » que clame à hue et à dia Jean-Pierre Fabre.
Venant de ce leader de l’opposition, cela n’étonne guère. Car qui le connait bien, ne doute pas que lui-même et certains de ses pairs sont des abonnés aux commérages et parlottes en période préélectorale. Une bande d’opposants qui aiment animer la galerie, à l’approche de toute période électorale. Normal donc qu’il n’aime le processus électoral quand ça se déroule sans anicroche.
D’ailleurs, il n’est pas étonnant de voir le leader de l’ANC s’inscrire très rapidement sur la liste des partis et autres mouvements qui appellent à manifester pour 3 jours à partir du 11 avril prochain. Alors que l’on croyait désormais Fabre au-dessus de ces petites aventures politiques, avec son expérience, surtout celle des 5 ans de marche entre 2015 et 2020, mais que non !
En réalité, contrairement aux affirmations de l’opposition, ces 3 jours de manifestations ne visent pas à défendre la démocratie, mais plutôt à semer le chaos et à perturber l’ordre public. Des manifestations dont l’ambition à peine voilée, reste une tentative désespérée de déstabiliser le pays pour servir les intérêts politiques d’une opposition qui peine à mobiliser depuis bientôt 5 ans.
En outre, il est important de rappeler que dès le 1er avril 2024, Tikpi Atchadam, le leader du PNP, a appelé à boycotter les élections à venir. Cet appel au boycott n’est que le piège à cons que ce revenant de la politique togolaise tend à ses pairs pour creuser davantage la division au sein de cette opposition. Car Tikpi n’ignore pas que Jean-Pierre Fabre, Brigitte Adjamagbo et autres ne jurent que par ces élections législatives et régionales. Alors son appel au boycott s’adresse à qui au juste ?
Accuser le gouvernement de « coup de force » après avoir volontairement décidé de boycotter les élections – une sacrée occasion en or et un pain béni en décembre 2018 – relève de la manipulation et de la désinformation. Et c’est une façon irresponsable de fuir ses responsabilités.
Ceux qui parlent de coup d’état constitutionnel, alors qu’ils sont en ordre de bataille pour les futures élections devraient changer de discours.
Le Togo avance malgré tout !
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