C’est un nouveau visage du pouvoir législatif qui se dessine à Lomé. Avec l’entrée en fonction de quatorze nouveaux députés, le Togo poursuit la refonte de ses institutions, à l’heure où la séparation des pouvoirs devient l’un des piliers de la Cinquième République. Ce mardi 28 octobre, de nombreuses personnalités ont ainsi cédé leur place pour cause d’incompatibilité au profit de nouveaux visages.
Cette décision fait suite à la vacance des sièges parlementaires, motivée par des « cas d’incompatibilité ou de renonciation volontaire des titulaires », selon le texte de la Cour constitutionnelle. Plusieurs figures emblématiques de la scène politique togolaise ont ainsi quitté l’hémicycle pour rejoindre l’exécutif ou l’administration publique. Parmi eux, Chantal Djigbodi Tsègan, nommée Commissaire générale de l’Office togolais des recettes (OTR), Kodzo Adédze, ancien président de l’Assemblée nationale et désormais ministre du Développement du territoire et de l’Urbanisme, ainsi que Dodzi Kokoroko, Sani Yaya, Essowè Barcola, Yawa Kouigan et Lékpa Gbégbéni, nommés ministres. La liste inclut également Stanislas Baba, Edem Kokou Tengue, Affoh Atcha Dédji, Victor Sossou, Zouréatou Kassa-Traoré, Noël Depoukn et Bidan Alédji.
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Selon l’article 185 du Code électoral togolais, « en cas de vacance d’un siège du député pour renonciation ou incompatibilité, le suppléant désigné prend automatiquement la place ». C’est ainsi que la majorité présidentielle, Union pour la République (UNIR), a vu ses nouveaux membres intégrer l’hémicycle, assurant à la fois la continuité institutionnelle et le renouvellement de ses visages parlementaires.
Ce renouvellement partiel intervient dans un contexte de profonde mutation institutionnelle. La révision constitutionnelle adoptée en mai 2024 sous la Vè République a renforcé la séparation des pouvoirs et clarifié la représentativité parlementaire. Elle impose désormais une stricte incompatibilité entre fonctions exécutives et législatives, afin de renforcer la transparence et l’efficacité de l’action publique.
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Pour Unir, cette réorganisation n’est pas seulement un impératif légal. Elle « constitue une manière d’assurer la continuité institutionnelle tout en consolidant son assise politique », soulignent les analystes. L’entrée de nouveaux députés promet également de dynamiser le travail parlementaire, en introduisant des perspectives inédites et en enrichissant les débats à l’hémicycle.
Ainsi, le Parlement togolais se prépare à affronter ses nouvelles missions : légiférer, contrôler l’action gouvernementale et représenter le peuple, tout en incarnant l’équilibre institutionnel voulu par la Constitution réformée.
 
				 
   
   
  