Une union à la fois financière et économique basée sur un processus d’intégration entre 8 pays ouest-africains, est née en 1994 : c’est l’Union économique monétaire ouest-africaine (Uemoa). 30 ans plus tard, les acquis sont multiples dans plusieurs secteurs impactant la vie des milliers de personnes dans l’espace communautaire. Ces réalisations et défis ont fait l’objet d’échanges, ce mardi 17 septembre 2024, entre la représentante résidente de l’Uemoa au Togo et la Presse togolaise.
En orientant sa mission sur l’intégration financière et économique, dont la conséquence est également commerciale et douanière, l’Uemoa a réussi à créer une zone de libre-échange assortie de privilèges pour les citoyens communautaires. Avec pour but de renforcer la compétitivité des activités économiques et financières, d’assurer la convergence des performances et des politiques économiques, de créer un marché commun basé sur la libre circulation des biens, des personnes, des services, des capitaux et le droit d’établissement des personnes, ainsi que d’instituer une coordination des politiques sectorielles, tout en harmonisant les législations en matière fiscale, l’Uemoa a fait montre d’une résilience encourageante au cours de ces 30 dernières années.
Engagée également dans la consolidation de la gouvernance économique régionale et la performance des Etats dans la mise en œuvre des réformes et politiques communautaires, l’Uemoa mène ainsi une diversité d’actions à l’échelle nationale et communautaire. Au Togo, « cette année à la dernière revue, nous avions 131 textes et 6 projets. Le Togo a atteint un niveau de 76% de mise en œuvre des réformes initiées par l’Uemoa », a indiqué la Représentante résidente de l’Uemoa au Togo, Aminata Lo Paye. En ce qui concerne les projets menés au Togo, Aminata Lo Paye soutient que l’Uemoa a conduit « 48 projets au total pour un coût global de 126, 109 994 367 milliards francs CFA».
D’après la diplomate communautaire, l’Uemoa s’est également investie dans l’amélioration des infrastructures, notamment dans le domaine des transports à travers la construction de poste de contrôle et la mise en exploitation de contrôles juxtaposées. Plusieurs autres projets sont menés par l’institution, notamment dans le domaine agricole, énergétique et de l’éducation. « Toutes ces réformes et réalisations menées au cours des 30 dernières années ont permis à l’Union de bâtir et de consolider son processus d’intégration, de disposer d’une gouvernance économique renforcée et de mécanismes pour régir efficacement l’espace régional au profit des États membres du secteur privé et des acteurs de la société civile et des populations en général », a déclaré Aminata Lo Paye. Pour le président de l’institution, Abdoulaye Diop, le défi ultime reste le renforcement de l’intégration communautaire.
Cette rencontre avec la Presse togolaise se situe dans le cadre des célébrations marquant les 30 ans d’existence de l’Uemoa. Cette célébration se fait autour du thème central ‘’l’Uemoa 30 ans, une expérience d’intégration résiliente face au choc exogènes’’. « L’Union continue dans la même dynamique à tracer le chemin d’une intégration régionale réussie pour le bien-être des peuples grâce à l’engagement de ses plus hautes autorités et à la parfaite synergie d’action entre ces différents organes. Dans le cadre de cette commémoration la commission de l’Uemoa a organisé le 10 janvier 2024 à la date exacte de l’anniversaire une conférence qui a marqué le lancement officiel de l’ensemble des activités de la célébration programmée tout le long de l’année », a mentionné la Représentante résidente. Cette célébration s’est déroulée au siège de la Commission qu’au niveau des bureaux de représentation dans les États membres. L’apothéose de cette célébration se tiendra à Ouagadougou au mois d’octobre prochain.
Créée à Dakar à la suite de la dévaluation du franc CFA, le 10 janvier 1994, l’Uemoa a permis à 8 Etats de prendre en charge leur destin commun. Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, la Guinée-Bissau et le Togo. La Conférence des Chefs d’Etats et de gouvernement est l’organe suprême de l’institution, et la Commission, l’organe exécutif. La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Autorité des marchés financiers de l’Union monétaire ouest-africaine sont les institutions spécialisées de l’Uemoa.
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