Véritable problème auquel sont confrontées les prisons togolaises, la surpopulation carcérale conduit à repenser les conditions de vie des prisonniers. Dans une récente sortie de terrain effectuée à la prison civile de Dapaong, dans les Savanes, le ministre de la Justice, Mipamb Nahm-Tchougli a appelé à la refonte totale du système pénitentiaire.
Le ministre décrit de manière alarmante l’état critique des 14 prisons du pays. Ces prisons pour la plupart, datent de l’époque coloniale et ne répondent plus aux normes actuelles, souffrant ainsi de sérieux problèmes structurels. Pour Mipamb Nahm-Tchougli, l’un des fléaux majeurs des établissements pénitentiaires est la surpopulation carcérale.
Les structures actuelles, obsolètes et surchargées, ne peuvent assurer des conditions de détention conformes aux standards internationaux des droits de l’homme. Les répercussions directes de cette situation sont inquiétantes : des maladies chroniques se propagent parmi les prisonniers, leur qualité de vie se détériore de façon significative. La surpopulation carcérale étant un véritable défi, il est urgent de trouver des solutions efficaces pour contrer ce problème inquiétant.
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Dans l’élan de ce diagnostic, le ministre a évoqué une autre carence du système pénitentiaire, qu’est le manque de cadre législatif approprié pour réguler le fonctionnement des prisons. Ainsi, il n’existe aucune disposition juridique claire définissant la manière dont les établissements pénitentiaires doivent être gérés, ni de règlements internes pour encadrer la vie en détention de manière structurée et sécurisée. Ce vide juridique ne fait qu’accentuer les problèmes déjà existants.
L’autre préoccupation majeure du système carcéral est le manque de clôtures autour de certaines maisons d’arrêt, notamment à Dapaong, ce qui constitue un défi supplémentaire. Mipamb Nahm-Tchougli a admis qu’il était urgent d’agir pour remédier à cette situation alarmante. « Les besoins sont immenses, mais les moyens ne suivent pas, d’où la nécessité de réinventer la prison », a-t-il indiqué. Pour expliquer la façon dont cette réinvention se concrétisera, le ministre Mipamb Nahm-Tchougli reviendra à la charge dans les prochains jours pour éclairer l’opinion.
Pour l’heure, diverses associations de la société civile ont déjà formulé des propositions pour soulager la surpopulation carcérale en prônant notamment les peines alternatives à la prison. Ces organismes recommandent que les délinquants puissent purger des peines avec sursis tout en participant à des projets d’envergure nationale, ce qui permettrait de réduire le nombre de prisonniers tout en renforçant leur intégration sociale.