En Afrique de l’Ouest, la prolifération des armes légères aux mains des civils augmente le risque de violence.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a adopté une nouvelle directive fixant des normes de possession d’armes légères par les civils, et ce, pour lutter contre le trafic illicite de ces armes et l’insécurité qui en découle dans la région. L’adoption de cette directive s’inscrit dans le cadre du projet « Crime organisé : réponse ouest africaine au trafic » (OCWAR-T), cofinancé par le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères et l’Union européenne (UE).
En Afrique de l’Ouest, le trafic illicite des armes « ravage de nombreuses vies », selon un responsable du Centre régional des Nations unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC). Pour remédier à cette situation, la CEDEAO œuvre à renforcer le contrôle des armes détenues par les civils et de réglementer l’octroi de licences d’armes aux civils dans les États membres.
La réglementation des armes légères doit faire baisser la violence
La prolifération des armes légères et de petit calibre (ALPC) aux mains des civils augmente le risque de violence. Cependant, réglementer leur possession peut limiter la létalité associée à ces armes et favoriser la sécurité humaine, souligne la CEDEAO. Mis en œuvre, entre autres, par l’Agence allemand de coopération internationale (GIZ), le projet OCWAR-T est déployé dans les 15 États membres de la CEDEAO plus la Mauritanie.
Couvrant la période entre 2019 et 2023, ce projet vise à améliorer les conditions-cadres et les structures nationales et régionales de lutte contre la traite des personnes, de la drogue, des armes à feu et d’autres marchandises, ainsi que la criminalité transnationale organisée et le terrorisme. En Afrique, les civils détiennent 40 millions d’armes légères, soit près de 80 pour cent des armes en circulation sur le continent, a en croire un rapport intitulé « L’Atlas des armes. Une cartographie des flux illicites d’armes légères en Afrique ».
Selon ce rapport, plus de 16 millions de ces armes légères « ne sont pas enregistrées » (détenues de façon illicite). L’Afrique de l’Ouest est la sous-région où la population civile « est celle qui détient le plus d’armes légères, licites et illicites, soit près de 11 millions », d’après le même document.
dpa