La cinéaste Sarah Maldoror n’est plus. Elle est décédée des suites du coronavirus, à l’âge de 90 ans, le lundi 13 avril 2020, à Paris. Sa carrière a été marquée par la réalisation de nombreux films. Des œuvres qui portent très souvent sur l’histoire de l’Afrique. La jeune Sarah Ducados, comme l’indique son nom de baptême, a participé aux luttes des indépendances sur le continent africain, notamment en Algérie, en Guinée et Guinée-Bissau. Retour sur le brillant parcours de l’illustre disparue.
Née en 1938 dans le Gers (sud-ouest de la France), d’un père guadeloupéen et d’une mère métropolitaine, Sarah Maldoror grandit à Toulouse. Elle se passionne très tôt pour le théâtre. Installée à Paris, elle intègre une école de théâtre. Après avoir lu Les Chants de Maldoror du Comte de Lautréamont, elle adopte le nom de « Maldoror », en hommage à l’écrivain, rappelle RFI.
La révolution africaine au cœur des actions de Sarah Maldoror
La cinéaste s’implique dans la lutte des mouvements de libération en Afrique. Elle partage sa vie avec le leader, membre fondateur du Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), l’écrivain angolais Mario de Andrade, avec qui elle a deux filles. Parmi ses camarades de lutte, Agostinho Neto est devenu président de la République populaire d’Angola ; Almicar Cabral, fondateur du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert. Elle soutient aussi des militants noirs américains des Blacks Panthers et ceux luttant contre la ségrégation raciale aux États-Unis. La Guadeloupéenne s’engage même dans le maquis en Guinée-Bissau.
En 1969, elle réalise son premier film sur les tortures en Algérie : « Monagambé ». Sarah Maldoror tourne également des fictions et des documentaires en Guinée-Bissau, au Cap-Vert, ou au Congo. En 1972, elle y tourne Sambizanga, un film sur la guerre de libération de l’Angola.
Sarah Maldoror réserve une place de choix au grandes figues littéraires et artistiques
Elle compte à son actif plus d’une trentaine de films. Elle a également réalisé des portraits des grandes figures de la littérature comme Aimé Césaire, Léon Gontran Damas et René Depestre. Mais également celui de Toto Bissainthe, du poète français Louis Aragon et du peintre et sculpteur espagnol Joan Miró.
Sarah Maldoror a été récompensée par de très nombreux prix pour ses films. Elle s’est vue décerner le prix de la meilleure réalisatrice par le Festival de Carthage ou le prix de l’Office catholique, souligne RFI. En outre, la cinéaste a reçu l’ordre national du mérite par le gouvernement Français en 2011. La Guadeloupéenne Sarah Maldoror a profondément aimé l’Afrique où elle a vécu. D’ailleurs, elle s’est engagée corps et âme pour le continent.