« Je suis convaincu que dans les prochains jours, la Constitution après relecture sera adoptée par l’Assemblée nationale ». C’est en ces termes que le ministre togolais de la Fonction publique, Gilbert Bawara, avance que le nouveau texte sera adopté avant les élections législatives et régionales. Il s’est prononcé sur le sujet au moment où les candidats battent campagne pour les élections législatives et régionales.
En plein cœur de la campagne électorale, l’intérêt suscité par la révision constitutionnelle continue d’irriguer les débats. Sur le plateau de TV5 Monde, ce mercredi 17 avril, Gilbert Bawara, estime que cette campagne est l’occasion pour les différents candidats de mieux expliquer aux populations leur position par rapport à la révision constitutionnelle. « C’est une campagne discutée compte tenu des enjeux. Les candidats de l’opposition ont décidé qu’il ne s’agit pas seulement de voter pour les députés et les conseillers régionaux mais ils veulent aussi profiter de cette occasion pour dire pourquoi ils sont contre la modification constitutionnelle. Quant à la majorité nous allons intensifier l’information, la sensibilisation de nos concitoyens, et on verra ce que les togolais choisiront au soir du 29 avril ».
En ce qui concerne la révision constitutionnelle, Gilbert Bawara informe que le texte constitutionnel suite à une deuxième lecture sera voté avant le 29 avril, date du double scrutin législatif et régional. Cette démarche selon lui, permet de connaître les implications de ce vote et d’éviter une éventuelle dissolution du parlement après les élections. « Si nous allons aux élections législatives puis nous procédons ensuite à un débat et à une réforme constitutionnelle, il se posera la question de savoir s’il faut dissoudre l’Assemblée nationale et la conformer au nouveau système. Alors qu’un des objectifs de la réforme constitutionnelle, c’est de nous aider à rationaliser les consultations électorales qui sont souvent porteurs de crises et de conflits. Donc il est important que tous les togolais aillent à cette élection en toute connaissance de cause. Que les candidats et les électeurs sachent les implications de leur vote ».
Cette révision constitutionnelle qui fait passer le Togo d’un régime semi présidentiel à un régime parlementaire, a un gain démocratique et économique pour la gouvernance. Elle permet au pays une gouvernance plus concertée, décentralisée ainsi que le partage des responsabilités, selon l’officiel. « On a un président de la République qui assume une partie des prérogatives que le chef de l’Etat assume actuellement. On a un président du Conseil qui va développer une forte proximité avec la population dans le suivi et l’exécution des politiques publiques et les députés auront un poids important », a expliqué le ministre de la Fonction publique togolais.
Le mandat non limité du président du Conseil des ministres qui fait objet de polémique, s’est aussi invité dans le débat. Sur le sujet, Gilbert Bawara a dissipé les craintes et inquiétudes de l’opposition. Pour lui, tous les partis ont leur carte à jouer pour être le parti majoritaire à l’Assemblée nationale. « A supposer que le parti UNIR qui est le mien gagne les élections, il n’y a pas d’automaticité que c’est le président de ce parti qui va assumer tel ou tel rôle. Le parti majoritaire ou la coalition de partis désigne le Premier ministre. Il peut bien s’agir de notre leader et c’est mon souhait. Le parti Unir dispose d’un leader dont l’expérience, la sagesse et le savoir-faire sont encore nécessaire et indispensable pour le pays », a indiqué Gilbert Bawara.
Pour l’heure, la campagne électorale se poursuit jusqu’au 26 avril sur toute l’étendue du territoire.
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