C’est la toute 1ère réunion virtuelle de l’année des parlementaires de la CEDEAO, ce 12 Août 2023. Elle est consacrée à l’analyse de la situation de coup d’Etat au Niger ayant conduit au renversement de l’ordre constitutionnel.
La réunion présidée par le Président du Parlement de l’institution communautaire, l’honorable Dr. Sidie Mohamed Tunis a permis aux parlementaires d’examiner la situation à la lumière de différents textes qui régissent la CEDEAO afin de dégager une position consensuelle. Même si leur avis n’est que consultatif, la parole leur a été donnée pour se prononcer et comme on pouvait si attendre ils sont tous préoccupés par la situation qui prévaut dans le pays depuis la mise en ouvres des sanctions de la communauté.
La difficiles équation était celle de pourvoir s’arrimer à la position adopté par les Chefs d’Etats et de gouvernements. Ils se sont séparés sans aucune résolution mais avec la volonté de trouver lors d’une prochaine réunion, dans un bref délai, le modus opérandi.
Néanmoins, on peut relever que deux parlementaires sur les 21 intervenants soutiennent la position des dirigeants Ouest africains lors de leur dernière rencontre sur la crise nigérienne à Abuja (envisager l’option militaire) arguant tout comme l’honorable Mohamed Tunis que, le parlement étant une institution communautaire, ils ne peuvent pas se désolidariser de la décision des Chefs d’Etats. Seize autres parlementaires, dans leur volonté d’aider ces Chefs d’Etats à redresser le tir, à mieux se positionner et gérer au mieux cette crise, rejettent l’intervention militaire qui ne ferait que déstabiliser davantage la sous-région et exacerber la vulnérabilité des populations du Niger et de l’ensemble de la zone. Ils prônent plutôt la voie de la diplomatie et de la négociation. C’est du moins la position de la 3ème Vice-présidente du Parlement de la CEDEAO, l’honorable Ibrahima Mémounatou du Togo.
« Nous exhortons au dialogue pour aboutir au retour à l’ordre constitutionnel comme le préconise l’article 58 du traité révisé, la disponibilité du Parlement pour la résolution de la crise au Niger. Monsieur le Président, on ne saurait éteindre le feu par le feu. Notre père de la Nation nous a toujours dit que nous savons quand et comment cela commence mais nous ne savons pas comment cela va finir. Nous n’avons encore fini avec nos problèmes de développement, nos problèmes de terrorisme. Pourquoi alors allons-nous en rajouter sur une situation déjà délétère. En tant que femme et en tant que représente du peuple, je ne serai cautionner une option de guerre dans un pays frères qu’est le Niger. Ce sont les civils, ce sont les femmes et les enfants qui vont en pâtir alors nous préconisons le dialogue et c’est pour cela que nous» a-t-elle martelé.
La même position a été adopté par d’autres Parlementaires tels que le 1er et le 2ème Vice-présidents respectivement (Nigérian) et (Nigérien) pour ne citer que ceux-ci, souhaitant par la même occasion la réouverture des frontières et le rétablissement de l’électricité.
Les partisans du non à l’intervention militaire, soutiennent que ces sanctions impactent plus négativement la population que les putschistes.
D’autres par contre ont tout simplement observé la neutralité.