Suite à la restriction de l’octroi de visas américains non-immigrants à 19 pays dont le Togo, la diplomatie nationale monte au créneau. Le ministre des Affaires étrangères togolais, Professeur Robert Dussey, a fait une démonstration éclatante qui tranche par sa hauteur de vue.
Plutôt que d’opposer une colère diplomatique stérile, Robert Dussey a opté pour la lucidité. Dans un message publié le 8 juin, il admet que les États-Unis ont le droit souverain de « faire respecter leurs lois et leurs frontières ». Une reconnaissance peu courante dans le langage des chancelleries, où parfois la réciprocité des mesures prime souvent sur le réalisme diplomatique.
La mesure américaine, signée le 4 juin 2025 par le président Donald Trump, vise 19 pays jugés « non coopératifs » ou à « risque migratoire ». Elle restreint notamment les visas de tourisme (B-2), d’affaires (B-1), d’études (F), de stages (J) et de formation (M). Le Togo, concerné partiellement, se retrouve ainsi au cœur d’un bras de fer feutré entre souveraineté nationale et flux migratoires globalisés.
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Mais loin de se poser en victime, le Togo choisit de s’interroger sur sa propre responsabilité. « Un partenariat fort », rappelle le ministre togolais, ne peut se construire qu’avec des ressortissants respectueux des règles du pays hôte. Un appel implicite à la conscience civique de la diaspora, et une manière habile de désamorcer le conflit.
Derrière cette posture, une stratégie : préserver le lien diplomatique avec Washington, tout en protégeant une diaspora précieuse économiquement. Car dans le déséquilibre criant entre le Nord et le Sud, la prudence devient une forme de courage.
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La réaction togolaise n’est pas une soumission. C’est un calcul diplomatique, une volonté de ne pas céder à la provocation. Dans un monde où les murs se dressent plus vite que les ponts, cette intelligence de la modération mérite d’être saluée.
Le Togo, par la voix de son diplomate en chef, va peser dans la balance pour suspendre cette mesure.