Orphelins suite aux évènements politiques de 2005, ils grandissent dans l’absence parentale mais sous l’ombre bienveillante de leurs tuteurs. Ils sont au total 28 orphelinsRemise, rassemblés ce vendredi à Lomé, les yeux brillants d’espoir malgré les cicatrices d’une histoire douloureuse. En ce jour-là, le Hcrrun leur a tendu des chèques, mais également une main vers l’avenir, une promesse que le drame de leurs parents ne condamnera pas leurs rêves.
La présidente du Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (Hcrrun), Awa Nana-Daboya, a choisi un ton résolument maternel pour s’adresser aux jeunes. « En cette heureuse circonstance, qu’il me soit permis de faire entorse aux discours classiques pour m’adresser directement, vêtue de ma robe de mère de famille, à nos enfants que nous avons conviés à la présente cérémonie. » Son discours, empreint de gravité et de tendresse, a rappelé que cette initiative est l’une des concrétisations de la recommandation n°49 de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR). Celle-ci préconisait « l’octroi d’une bourse d’études aux enfants directement victimes des violences ou d’une aide annuelle à la scolarisation payable pendant 5 ans ».
Une enfant recevant symboliquement un chèque des mains de la présidente de Hcrrun
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Depuis 2022, le programme a pris corps. De 158 bénéficiaires à ses débuts, il en compte désormais 210. Chaque enfant reçoit une allocation de 21 000 F CFA par mois, destinée à couvrir sa scolarité ou sa formation professionnelle pendant 5 ans. Certaines trajectoires témoignent déjà de son impact : de jeunes orphelins sont devenus couturières, tailleurs, maçons, ou encore fonctionnaires dans les ministères de la Santé et des Armées, a précisé Awa Nana-Daboya.
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Mais l’aide matérielle ne suffit pas. Awa Nana-Daboya a exhorté les bénéficiaires à l’assiduité et à la discipline : « Il est inconcevable que vous vous adonniez à des comportements déviants et répréhensibles facteurs sûrs de l’échec social. » Elle a également rappelé aux parents et tuteurs leur rôle capital : « Ni faiblesse, ni démission devant vos responsabilités, tel doit être votre crédo. »
Le témoignage de Prudence Yabi, tutrice, traduit l’écho de ce soutien : « Pour nous, il s’agit d’accompagner nos enfants orphelins, en leur offrant un toit où règne l’amour, en s’occupant de leur éducation ainsi que de leur alimentation afin qu’ils puissent se développer et réaliser leur rêve. »
Image des bénéficiaires accompagnés de leurs tuteurs
Quant à Dougah Bagnokma, bénéficiaire, sa gratitude est simple et lumineuse : « Je suis très heureuse de cette chance que nous donne le Hcrrun qui va me permettre de continuer mes études universitaires et de parvenir à décrocher ma Licence. »
Au-delà des chiffres et des chèques, la cérémonie de Lomé a incarné une volonté : transformer la douleur du passé en tremplin d’espoir pour un meilleur lendemain.