La situation demeure toujours confuse à Goma, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), dont la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) a revendiqué tôt lundi le contrôle.
Depuis la soirée de dimanche, des tirs ont été entendus à travers Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu (est). Quelques heures plus tôt, Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des Affaires étrangères de la RDC, a déclaré lors d’une conférence de presse au siège des Nations Unies à New York que la rébellion du M23 « prenait Goma d’assaut ».
Dans son dernier communiqué publié lundi à l’aube, le M23 a affirmé que la libération de la ville « a été menée à bien » et que « la situation est sous contrôle » au terme d’un délai de 48 heures accordé aux militaires congolais.
Samedi, le M23 a donné un ultimatum de 48 heures aux Forces armées congolaises et ses alliés pour se rendre. Dimanche soir, les rebelles ont ordonné aux forces gouvernementales de se désarmer et de se rendre, signalant leur intention de prendre le contrôle de la ville tôt lundi à 3H00 heure locale. Plusieurs soldats congolais ont déposé leurs armes à des Casques bleus onusiens à Goma, selon des sources locales.
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Le gouvernement congolais n’a pas encore fait de commentaire sur la situation de Goma, mais simplement informé de la tenue d’une réunion de sécurité présidée dimanche soir par le président congolais Félix Tshisekedi.
Les tensions sont vives avec de récentes avancées de la rébellion du M23 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où les rebelles ont pris le contrôle de plusieurs localités et mis en place une administration parallèle, selon le dernier rapport publié par le groupe d’experts de l’ONU. Les rebelles ont capturé Sake, cité considérée comme le dernier verrou avant Goma. En 2012, Goma était tombée aux mains du M23 pendant environ dix jours. Plusieurs ambassades étrangères ont émis des avis conseillant à leurs ressortissants de quitter le Nord-Kivu. L’ONU a annoncé samedi qu’elle avait décidé temporairement de relocaliser son personnel non essentiel de Goma. Le porte-parole de l’armée congolaise, Sylvain Ekenge, a déclaré samedi soir que les forces armées du pays travaillaient à « repousser l’ennemi » et qu’elles ne laisseraient pas la rébellion entrer dans Goma.
Xinhua