Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a déclaré que les pourparlers entre le gouvernement congolais et le Mouvement du 23 mars (M23) reprendraient la semaine prochaine à Doha, au Qatar, afin de faire avancer le processus de paix dans l’est du pays, selon un communiqué diffusé dimanche soir par la présidence congolaise.
Selon le communiqué, M. Tshisekedi a réaffirmé que la RDC restait attachée à la voie politique et diplomatique pour mettre fin au conflit dans les provinces de l’est, tout en défendant sa souveraineté et son intégrité territoriale. Resté le seul canal de dialogue opérationnel entre Kinshasa et le M23, le processus de Doha tente désormais de combler les retards accumulés, dans un climat où la méfiance reste tenace.
En juillet, Kinshasa et le M23 ont signé une Déclaration de principes, feuille de route prévoyant initialement le lancement des négociations au plus tard le 8 août et la conclusion d’un accord de paix avant le 18 août, un calendrier dorénavant largement dépassé. M. Tshisekedi salue l’implication de l’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, dans les échanges avec le M23.
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Par ailleurs, le président congolais a indiqué que son gouvernement continuait de travailler à l’ouverture de couloirs humanitaires vers la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu actuellement sous contrôle du M23, notamment par la reprise des vols humanitaires à l’aéroport de Goma. Cette question a également été abordée en marge de la conférence internationale récemment tenue à Paris, les autorités françaises ayant indiqué que la réouverture de l’aéroport de Goma devrait être abordée dans le cadre des discussions de Doha.
Après avoir refait surface fin 2021, le M23, qui fait désormais parti du mouvement politico-militaire Alliance fleuve Congo (AFC), a étendu son emprise sur plusieurs centres stratégiques de l’est de la RDC, dont Goma et Bukavu. Dans ces zones, des structures administratives parallèles ont été instaurées, fragilisant davantage les institutions locales et aggravant la situation humanitaire déjà alarmante.
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Selon les Nations Unies, plus de 2,4 millions de personnes ont été déplacées depuis janvier 2025, portant à près de six millions le nombre total de déplacés internes. Près d’un million de Congolais ont trouvé refuge dans les pays voisins, tandis que 27 millions de personnes sont aujourd’hui menacées par la faim.
Xinhua