A l’épreuve de plusieurs crises successives depuis 2020, l’Afrique subsaharienne « semble se rétablir », dit le Fonds monétaire international (FMI). Dans son rapport sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne, édition d’avril 2024, le FMI évoque « une reprise timide et couteuse ». Pour conforter cette reprise, la mise en œuvre des réformes structurelles, la maitrise de l’endettement et l’amélioration des recettes publiques restent de grands défis pour le Togo, tout comme pour les autres pays concernés. Ce jeudi 13 juin à Lomé, les conclusions dudit rapport ont été officialisées en présence de différents partenaires financiers du Togo.
Tout en revenant sur les crises auxquelles la région a été confrontée depuis celles du coronavirus, le Fonds a identifié 3 priorités de l’Action publique sur lesquelles les Etats doivent œuvrer. La 1ère est relative à l’améliorer de la situation des finances publiques en augmentant les recettes publiques. Cette mesure permettra de restaurer la santé financière des États sans entraver le développement. La 2ème action est de poursuivre une politique monétaire axée sur la stabilité des prix en œuvrant à la baisse des taux d’intérêt en cas d’inflation. La dernière action est celle de la mise en œuvre des réformes structurelles, visant à diversifier l’économie, à accélérer l’intégration commerciale et à améliorer le climat des affaires pour attirer davantage d’investissements directs étrangers.
Pour le Fonds, la nécessité d’améliorer « la situation des finances publiques en augmentant les recettes publiques demeure la première ligne de défense dans un monde où l’emprunt coûte plus cher et où les possibilités de financement se réduisent ». Néanmoins, l’institution précise que « les pouvoirs publics doivent avant tout limiter le plus possible les répercussions négatives du rééquilibrage budgétaire sur les populations et leurs moyens de subsistance. Pour ce qui concerne le financement, il y a toujours un besoin urgent de davantage de dons et prêts concessionnels ». Pour le secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, Stephane Akaya, « ces crises laissent désormais place à un rebond durable de l’activité économique en Afrique subsaharienne, avec une croissance économique attendue à 3.8% en 2024, et qui devrait se poursuivre pour atteindre 4.0% en 2025 ».
Abondant dans le même sens, le représentant résident du FMI au Togo, Maximilien Kaffo, fait le point. « La sous-région est supposée croître de 3,4% l’année dernière à 3,8% cette année. On observe également dans la sous-région une résorption des déséquilibres macroéconomiques, que ce soit au niveau des déficits des pays de la sous-région, que ce soit au niveau de la dette. Le rapport identifie également quelques défis persistants. Il reste la pénurie de financement. C’est toujours difficile pour beaucoup de pays de la sous-région de lever des ressources sur les marchés internationaux », a-t-il déclaré.
En recourant aux politiques contracycliques pour soutenir leurs économies, les Etats ont augmenté leurs niveaux de dettes, surtout entre 2020 et 2023. Toutefois, le rapport évoque en 2024 une stabilisation des niveaux de dette et un ralentissement net de l’inflation. « Ces Etats devront faire face à des remboursements de dette importants au cours des prochaines années, et le service de la dette pèse de plus en plus sur les budgets de nos pays : en 2023, les paiements d’intérêts par les pays médians d’Afrique subsaharienne ont représenté 12% des recettes publiques (hors dons), soit plus du double du niveau observé il y a dix ans », a relevé Stéphane Akaya. « Pour réduire les vulnérabilités liées à l’endettement, le gouvernement, sous le leadership éclairé du président de la République, son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé, a adopté une stratégie visant à ramener le déficit budgétaire à 3% du PIB d’ici 2025 », a-t-il indiqué.
Selon le secrétaire général du ministère en charge de l’économie et des finances, « le gouvernement partage globalement les conclusions de ce rapport ainsi que les recommandations formulées qui sont, pour la plupart, alignées sur les orientations stratégiques de la Feuille de route gouvernementale ».
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