Le président de la Commission de la Cedeao, Jean Claude Kassi Brou, reçu vendredi 24 avril sur Radio France internationale (RFI), s’est exprimé au sujet de l’arrestation de l’opposant togolais Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo, les soubresauts sociopolitiques post-électoraux et la médiation qui a précédé la présidentielle de 2020 dont les résultats ont donné comme vainqueur, Faure Gnassingbé.
Le candidat du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), Agbéyomé Kodjo a été arrêté par les forces de l’ordre, mardi 21 avril dans sa résidence à Lomé pour “atteintes à la sécurité intérieure” de l’Etat : « On suit un petit peu l’évolution, il y a des lois et des règles internes dans chaque pays. Ce que nous savons, c’est qu’il y a eu des élections. Les résultats ont été proclamés par la Cour constitutionnelle. Et donc, il y a eu une action visant à lever l’immunité parlementaire, compte tenu de certains actes qui ont été posés. Vous dites que cela vient d’arriver. Actuellement, je ne peux vraiment pas porter de jugement là-dessus » a affirmé M. Brou.
La médiation post-électorale n’a-t-elle accouché que d’une souris ?
« Je pense qu’il faut retourner quand même un peu en arrière. Lorsque la situation s’est fortement dégradée au Togo en 2018-2019, la Conférence des chefs d’Etat a nommé 02 médiateurs : le président du Ghana, Nana Akufo-Addo et le président de la République de Guinée, le professeur Alpha Condé. Cette médiation a conduit à des réformes constitutionnelles, à des réformes au niveau de la Ceni et a permis de faire des élections législatives il y a à peu près un an. Et lors de ces législatives, nous avons audité le fichier électoral pour nous assurer que ce fichier soit crédible et sans difficultés. C’est ce que nous avons fait lors des élections législatives ».
Le hic
Malheureusement, souligne-t-il, « l’opposition, pour des raisons qui lui sont propres, a décidé de ne pas participer aux élections législatives. Et pour l’élection présidentielle du 22 février 2020, nous avons, comme on le fait un peu partout, accompagné au plan technique la Ceni et nous avons envoyé une mission d’observation. Et je crois que les résultats, avec les autres missions d’observation d’ailleurs, ont été que les élections se sont passées de manière normale. Donc, sur ce point-là, nous avons au niveau de la Cedeao fait les accompagnements conformément aux orientations qui ont été données par les chefs d’Etat ».
Eu égard à cela, le sieur Agbéyomé serait-il allé trop loin en jetant du discrédit sur l’ensemble du processus électoral ; en s’autoproclamant ensuite président de la République ; tentant par coup de force et de pression, de former son propre gouvernement ; tout ceci au mépris des textes constitutionnels et de tous les instruments universels ? Bien malin celui qui peut répondre sans faire de mécontents.