Récépissé N° 0010 / HAAC / 12-2020 / pl / P

Protection du patrimoine : un pas important vers le premier ouvrage en droit du patrimoine culturel en Afrique subsaharienne

Lomé a accueilli du 8 au 10 juillet 2025, l’atelier « (Re)fonder le droit du patrimoine culturel en Afrique subsaharienne ». Cet atelier, organisé par le Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest à Dakar et l’Ecole du patrimoine africain (EPA), sise à Porto-Novo au Bénin, a vu la participation de dix-sept experts venus de sept pays de l’Afrique de l’ouest francophone en plus du Ghana et du Kenya.

Ce fut l’occasion de jeter les fondements de la rédaction d’un ouvrage collectif et de faire le point de l’atelier de Lomé.

Genèse du projet d’ouvrage collectif

L’atelier de Lomé fait suite aux échanges sur les cadres juridiques de protection du patrimoine culturel en Afrique de l’Ouest, tenu au Bénin du 24 au 26 octobre 2023, et au constat qu’aucun ouvrage relatif à la protection du patrimoine n’existe.

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D’où l’initiative de recherche collective sur le droit du patrimoine culturel en Afrique subsaharienne qui aboutira à la production d’un ouvrage de référence sur le droit du patrimoine culturel en Afrique. Un appel à contribution a été lancé dans les universités, les centres et les unités de recherches universitaires ou académiques afin de retenir les autrices et auteurs. Au total dix-sept experts venus du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’ Ivoire, du Ghana, du Kenya, du Mali, du Sénégal, du Togo et de la France ont été sélectionnés pour l’atelier de Lomé.

Les travaux de l’atelier « (Re)fonder le droit du patrimoine culturel en Afrique subsaharienne » ont été ouvert par M. Franck MISSITE, Directeur de cabinet du ministère de la communication des médias et de la culture du Togo, représentant Madame le Ministre, qui avait à ses côtés M. Franck OGOU, Directeur de l’Ecole du Patrimoine Africain (EPA) et Mme Adèle NIBONA, Conseillère régionale pour la Culture, Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest, représentante de Monsieur Dimitri Sanga, Directeur Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest .

Trois jours d’intenses activités portant essentiellement sur la présentation des articles des autrices et auteurs ont permis à chacun de montrer la pertinence de son sujet et son intérêt pour les spécialistes du droit, les professionnels du patrimoine et tous les autres lecteurs. Cet exercice a permis aux autrices et auteurs qui sont des juriste, politiste, sociologue, archéologue, historien, anthropologue, etc. de mieux échanger sur la problématique du droit du patrimoine en Afrique et de donner leur position et point de vue , fruit de leurs recherches sur le droit du patrimoine en Afrique. C’est une manière de travailler le sujet sous l’angle de l’interdisciplinarité. Ce fut l’occasion idéale pour parler de la méthodologie adaptée qui est celle appropriée aux différentes disciplines des autrices et auteurs. De même que les consignes à respecter pour la rédaction des articles pour avoir un ouvrage de référence.

Professeur Vincent NEGRI, responsable scientifique de l’ouvrage a insisté sur le fond des articles qui doit relever l’authenticité, l’originalité et la contribution du travail au droit du patrimoine en Afrique. Il est revenu sur le titre de l’ouvrage qui est « (Re)fonder le droit du patrimoine culturel en Afrique subsaharienne » et sa structuration.  En fin de compte l’ouvrage sera structuré en trois axes:

  • (Re)penser aujourd’hui le droit du patrimoine dans les systèmes juridiques nationaux ;
  • du droit du patrimoine au droit au patrimoine. Les leçons tirées des droits culturels et de l’affirmation de la culture comme un bien public mondial;
  • Portée et limites de la réception des normes internationales relatives à la culture et au patrimoine dans les droits nationaux.

Le point de l’atelier de Lomé

Mme Khadiatou CAMARA Coordinatrice de programme culture, Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest, a expliqué que l’atelier de Lomé fait partie du vaste programme qui est « (Re)fonder le droit du patrimoine culturel en Afrique subsaharienne » dont le point de chute est la production, en 2026 du premier ouvrage de référence sur le droit du patrimoine culturel en Afrique. Cet ouvrage sortira aux Editions Pedone, une maison d’édition spécialisée dans les questions du droit notamment en Afrique avec des publications comme droit constitutionnel des Etats africains; droit du libre-échange et de l’investissement en Afrique : droit institutionnel et matériel des organisations sous régionales, de la zone de libre-échange continentale africaine et des traités africains de protection des investissements, etc.

Cet atelier a permis aux autrices et auteurs de mieux se familiariser, s’outiller et collaborer afin de parachever leurs articles et les soumettre en fin juillet 2025. Ceci va permettre au comité scientifique d’apprécier les propositions de contributions jusqu’en octobre et ces propositions seront finalisées et  déposées en décembre 2025 pour publication. Si ce calendrier est respecté l’ouvrage paraitra entre mai et juin 2026. Pour sa diffusion, il est prévu deux colloques autour de l’ouvrage au Sénégal et en France, puis la participation aux foires de livres.

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Enfin dans quelques mois, le vide de document de référence de droit du patrimoine culturel sera comblé par le premier ouvrage de référence « (Re)fonder le droit du patrimoine culturel en Afrique subsaharienne » qui sera disponible sur le marché.

TOMFAI Badjala, critique d’art

 

 

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