Le tribunal de Lomé a « rendu son verdict », ce vendredi 4 juillet 2025, dans l’affaire des 31 manifestants arrêtés fin juin. Une décision attendue, au cœur d’un climat social tendu. Au terme d’un procès marqué par des plaidoiries et des témoignages d’arrestations violentes, le tribunal a choisi de relaxer 11 prévenus, faute de preuves. Un mineur a aussi été libéré « au bénéfice du doute ».
Si cette libération a été un soulagement pour certains des manifestants, pour 19 autres, la sanction est amère. Reconnu coupables de « trouble aggravé à l’ordre public », chacun écope de 12 mois de prison, dont 11 avec sursis. Ils devront ainsi purger « un mois ferme immédiatement ».
Les manifestations des 26, 27 et 28 juin, principalement à Lomé, visaient à dénoncer la gouvernance économique et politique du président du Conseil Faure Gnassingbé. La réponse des autorités a été rigoureuse vu le caractère illégal de ces manifestations qui ont été organisées sans autorisation. Les forces de sécurité ont dispersé la foule sans ménagement, causant blessés et arrestations.
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Le procès s’est tenu « sous haute surveillance », preuve de la crispation ambiante. Les avocats des prévenus, dont Me Darius Atsoo et Me Célestin Agbogan, n’ont pas mâché leurs mots. Ils saluent les relaxes, mais dénoncent la « légèreté des charges » contre les condamnés. Selon eux, leurs clients n’ont « pas été notifiés des charges dans les délais », une violation flagrante des droits fondamentaux.
Depuis des semaines, le climat socio-politique au Togo est morose. Il jumèle coupures d’Internet, restrictions sur les réseaux sociaux et interpellations ciblées. Face à cette situation, le gouvernement dans un communiqué dénonce une vaste campagne de désinformation et de promotion de message haineux sur les réseaux sociaux. La société civile quant à elle s’inquiète et les religieux appelle à l’apaisement.
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Ce procès, plus qu’un simple dossier judiciaire, symbolise un bras de fer profond entre le pouvoir de Lomé et une population avide de changement.