À quelques jours des élections municipales, certains acteurs de la classe politique se mettent encore en scène. Entre ambitions personnelles et contradictions flagrantes, Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais pense que le leader de l’ANC, Jean-Pierre Fabre est une entorse à la lutte démocratique togolaise.
Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais, ne mâche pas ses mots. Selon lui, Jean-Pierre Fabre « est devenu un obstacle à la lutte à cause de l’incohérence de ses choix et la poursuite d’intérêts partisans au détriment de l’intérêt général ». Une attaque frontale, mais difficile à balayer d’un revers de main. Car l’attitude du chef de l’ANC soulève une question légitime : pourquoi continuer à participer à un système électoral qu’on juge illégitime ?

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Cette déclaration de Nathaniel Olympio est la conséquence des propos tenus le week-end dernier, par Jean-Pierre Fabre, lors du congrès de l’Alliance nationale pour le changement (ANC). « Le système RPT/Unir prospère sur nos querelles », affirme le président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC). Il désignait là l’incapacité des partis d’opposition à s’unir face au pouvoir. Mais à écouter ses détracteurs, cette lucidité arrive bien tard, et son propre comportement en serait une des causes.

En 2024, Fabre appelait à un « vote sanction » contre le régime parlementaire de la Vè République, instauré sans consensus. Le résultat est un plébiscite pour le parti au pouvoir, Unir. Défaite cuisante pour l’opposition, nouvelles accusations de fraude, et pourtant… les mêmes s’engagent de nouveau dans la course municipale. Une posture incompréhensible que certains qualifient d’opportuniste. « L’on ne peut pas vouloir d’une chose et son contraire », souligne l’auteur de la critique acerbe du leader de l’ANC.
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D’aucuns pensent que c’est ce qui distingue, Fabre de figures comme Olympio, qui refusent catégoriquement de participer à ces scrutins. Cohérents dans le boycott, même si cette posture les marginalise.
Dans le fond, le débat dépasse les personnes. Il s’agit d’un mal ancien : celui d’une opposition minée par ses contradictions internes. Chacun semble œuvrer pour sa propre chapelle, quitte à sacrifier la cohésion nécessaire à toute alternance politique crédible.
Le Togo mérite mieux. Il mérite une opposition à la hauteur de ses ambitions démocratiques.