L’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC), a expliqué, par la voix de son président, la semaine dernière, que l’octroi d’un véhicule à chacun des 500 députés nationaux était une décision du président Félix Tshisekedi. Une action pour remercier les élus d’avoir matérialisé son appel pour une union sacrée. Mais, ce cadeau passe mal alors que la population congolaise continue de souffrir des conséquences économiques de la pandémie de Covid19, relève la RFI.
Valérie Madianga, chargée de communication de l’Observatoire de la dépense publique (Odep) une ONG, rappelle comment fonctionne habituellement l’achat de véhicules par l’État : « Dans l’ancien temps, c’étaient des crédits véhicule. Le professeur de l’université de Kinshasa et d’autres universités ont souscrit également à cela. C’est-à-dire que c’est un crédit, où chacun accepte de payer au compte-gouttes. Il reçoit le véhicule et on commence à retrancher une quantité sur son salaire, à chaque mois. Mais pour le cas échéant, ce ne sont pas des crédits véhicule, selon les informations en notre possession ».
« Pour nous, c’est un scandale ! »
Mais l’ONG congolaise précise que ces véhicules n’entrent pas dans ce cadre : « Il s’agit d’un don. Le président de l’Assemblée nationale, lui-même, a confirmé que c’était un don du chef de l’État envers les députés de l’Union sacrée. C’est-à-dire que c’est une récompense par rapport à la création de l’Union sacrée. C’est cela, le vrai problème. Et deuxièmement, le problème ce n’est pas au niveau de la passation de marché public. Si c’était le crédit véhicule, c’est l’Assemblée nationale qui devait lancer l’appel d’offres, sélectionner un fournisseur de véhicule. Ici, c’est le gouvernement, selon nos informations ».
Pour l’Odep, il faut que l’Inspection générale des Finances enquête urgemment.
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