La Journée du patrimoine mondial africain a été célébrée, il y a deux jours, dans le contexte de la fermeture des sites patrimoniaux et de leur confinement qui ne laissait même pas le patrimoine immatériel s’épanouir publiquement. Pourtant ce patrimoine est plus que jamais vivant. Placée sous le thème : « Patrimoine et innovation », la JPMA de cette année a également relevé l’importance de l’engagement de la jeunesse. « Il est réel, il est aussi nécessaire, car c’est grâce à son implication que le patrimoine continuera à être cette sève vivante qui irrigue la culture contemporaine africaine », a rappelé Audrey Azoulay, la cheffe de l’Unesco dans un message.
Le patrimoine africain souffre au moins d’une double carence. Non seulement, il est sous-représenté dans la liste du patrimoine mondial, il est aussi exposé à plusieurs sortes de menaces. Pour exalter alors ce patrimoine, la 38e session de la Conférence générale de l’UNESCO a institué depuis novembre 2015 la date du 5 mai comme Journée du patrimoine mondial africain (JPMA). Ce qui offre l’occasion aux états du continent de célébrer leur patrimoine culturel et naturel exceptionnel et de sensibiliser les communautés sur la gestion dudit patrimoine. En outre la journée permet de développer et d’encourager la coopération à l’échelle locale, régionale et mondiale.
Au Togo, à cette occasion, la directrice nationale du patrimoine, Lucie Tidjougouna s’est exprimée. Elle note, avec nos confrères de www.republicoftogo.com, que : « La gestion des patrimoines doit se faire en synergie avec les communautés, il s’agit donc d’une gestion participative ».
Alors que le patrimoine africain est sous-représenté sur la liste du patrimoine mondial, les biens africains représentent environ 12% de tous les sites inscrits dans le monde-, il doit également faire face à des menaces telles : le changement climatique, le développement incontrôlé, le braconnage, les troubles civils et l’instabilité…
Le Togo dispose de plusieurs sites exceptionnels, parmi lesquels le site du Koutammakou, situé dans la région de la Kara au nord et classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Au nombre des sites patrimoniaux les plus en vue dans le répertoire de la Direction du patrimoine culturel on trouve également : Les grottes des greniers de NOK et de Mamproug ; l’agglomération Aného-Glidji et Maison des Esclaves ou Wood-Home qui sont inscrits sur la liste indicative de l’Unesco ; la Cascade d’Aklowa ; les réserves de faune et parcs (Kéran-Oti-Mandouri, Fazao-Malfakassa) ; le parc de Djamdè et de Sarakawa…
Différence entre le patrimoine matériel et immatériel
« Le patrimoine matériel ou encore appelé, patrimoine tangible est le patrimoine que l’on peut toucher ou saisir. Il est composé du patrimoine mobilier (statuettes, œuvres d’art etc.) et du patrimoine immobilier (palais, monument, sites etc.) alors que le patrimoine immatériel, est l’ensemble des œuvres de création à savoir les arts de spectacle, rites, événements festifs, arts plastiques, et le processus de transmission comme les pratiques sociales, savoirs et savoir-faire traditionnels, croyances et pratiques relatives à la nature », indiquait, il y a deux ans, Lucie Tidjougouna dans les colonnes du magazine Togo Couleurs. Avant de poursuivre :
« Le patrimoine culturel immatériel ou intangible est défini par la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de 2003 comme étant des pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui lui sont associés – que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel ».
Exemples : Zangbéto ou veilleurs de nuits au sud-Togo, Situtu ou cérémonie de réconciliation à Aného, Dikuntri ou initiation des jeunes à Nadoba (Koutammakou), l’art griotique ou Tchimou de Pagouda ».