Écrans allumés, voix des experts en direct, ponctué d’échanges, la conférence annuelle de l’Observatoire de la e-Santé dans les pays du Sud (ODESS) s’est tenue, ce 9 octobre depuis Lavaur en France. A Lomé, la Fondation Pierre Fabre (FPF) avec une palette d’acteurs de la Santé ont également débattu sur la place du numérique dans la lutte contre les troubles mentaux au Togo.
Jadis simple outil, le numérique devient aujourd’hui un acteur de soin. Dans un contexte où « les pays du Sud manquent cruellement de ressources médicales », les technologies de l’information apparaissent comme une solution. Selon l’Union internationale des télécommunications, « un milliard d’utilisateurs supplémentaires rejoignent la toile tous les cinq ans ». Cette expansion ouvre une voie nouvelle pour la santé mentale, encore souvent négligée dans les politiques publiques.
Panel sur la place du numérique sur la santé mentale
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Pour le Coordonnateur national de la Santé numérique au Togo, Dr Aféignindou Aristide Gnassingbé, la santé mentale n’est pas qu’une absence de trouble. C’est « un état de bien-être global qui permet à l’individu de vivre son potentiel au sein de sa communauté ». Mais, ajoute-t-il, « lorsque l’équilibre est rompu, on parle de maladie mentale ». Le numérique, selon lui, peut agir sur un levier déterminant : la communication. « Puisqu’on utilise la technologie pour atteindre le grand public et leur dire : attention, il y a une menace », explique-t-il.
Les participants à la rencontre
Cette alliance entre technologie et humanité s’inscrit dans une dynamique plus large impulsée par la Fondation Pierre Fabre. Reconnue d’utilité publique depuis 1999, elle a fait de la e-santé l’un de ses cinq axes d’intervention prioritaires. Avec l’ODESS, créé en 2016, elle « identifie, documente et soutient des projets de santé numérique » dans 80 pays. En 2025, un record a été battu : 347 candidatures reçues pour les Prix de la e-santé, soit « une hausse d’environ 100 % par rapport à l’an dernier ».
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Au Togo, la Fondation soutient la télédermatologie, la télé-échographie maternelle, et accompagne la mise en place d’une stratégie nationale de santé numérique. Son coordinateur pays, Giscar Koffi Samboe, le rappelle : « Former, soigner, innover : voilà les trois mots qui résument notre mission. »
Les panélistes
Mais derrière les projets, demeure une conviction : la technologie n’a de sens que si elle rapproche les hommes. Comme le souligne le Dr Gnassingbé, « le numérique permet à l’homme d’être plus proche de la personne qui souffre ». Dans la lumière bleutée des écrans, le digital ne remplace pas l’humain.
Cette conférence annuelle de l’Observatoire de la e-Santé dans les pays du Sud (ODESS) s’est tenue à la veille de la Journée mondiale de la Santé mentale, célébrée le 10 octobre de chaque année.
