Nigéria : Muhammadu Buhari, un  »soldat de la démocratie » s’en va

L’Afrique perd l’un de ses visages les plus marquants. Muhammadu Buhari, ancien président nigérian et figure emblématique mêlant rigueur militaire et promesse démocratique, s’est éteint ce dimanche 13 juillet 2025 à Londres, à 4h30, « des suites d’une longue maladie ». Il avait 82 ans.

Le président Bola Tinubu, visiblement ému, a salué « une perte immense pour notre nation ». Il a rappelé que « le président Buhari a consacré toute sa vie à servir le Nigeria, d’abord en tant que militaire puis en tant que dirigeant démocratiquement élu ». Des mots forts qui résonnent dans un pays encore divisé sur le véritable héritage de cet homme au destin paradoxal.

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Après trois tentatives avortées à la présidentielle, Buhari avait pris sa revanche en 2015. Premier opposant à battre un président en exercice, il incarnait un vent d’espoir pour des millions de Nigérians épuisés par la corruption et l’insécurité. Sa réélection en 2019 confirmait cet élan. Pourtant, il a longtemps eu du mal à convaincre les Nigérians qu’il pouvait réellement transformer le pays.

Son aura était particulièrement forte dans le Nord, où les plus pauvres voyaient en lui un défenseur. Son passé militaire, jugé rassurant, lui offrait une légitimité pour combattre Boko Haram. Mais la réalité fut plus complexe. L’effondrement des prix du pétrole a plongé le pays dans la pire crise économique que le Nigeria ait connue depuis des décennies. Et l’ombre du massacre du péage de Lekki, en 2020, ternit encore sa mémoire.

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Buhari, c’est une histoire de promesses et de contradictions. Un homme salué pour sa droiture, mais critiqué pour son immobilisme face aux crises internes. À l’heure où le Nigeria tourne cette page, son héritage demeurera à jamais dans la mémoire collective.

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