La microfinance ouest-africaine poursuit sa trajectoire de consolidation. Le rapport de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) intitulé « Situation de la microfinance à fin juin 2025 », publié le 10 décembre dernier, dresse un tableau globalement positif . Il relève « une évolution globalement favorable au niveau régional, avec une progression des dépôts et une hausse plus modérée des crédits ».
Derrière cette tendance d’ensemble, les réalités nationales divergent. Le Togo illustre cette disparité. Au deuxième trimestre 2025, les institutions de microfinance du pays ont enregistré une hausse notable de l’épargne collectée. Les dépôts ont augmenté de 11,9 milliards FCFA, soit 2,7 % par rapport à fin mars.
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Cette dynamique est loin d’être anodine. Elle « témoigne du maintien de la confiance des déposants et de la capacité du secteur à mobiliser l’épargne locale, malgré un environnement économique encore marqué par certaines contraintes ». Dans un contexte de pressions sur le pouvoir d’achat, le signal est significatif.

Le mouvement est inverse du côté du crédit. Sur la même période, les encours ont reculé de 7,0 milliards FCFA, soit une baisse trimestrielle de 1,9 %. Une évolution qui place le Togo « parmi les rares pays de l’Umoa à connaître une contraction du crédit ».
Ce décalage interpelle. D’un côté, les ressources augmentent. De l’autre, les financements se resserrent. La microfinance togolaise affiche ainsi « un écart entre la progression des ressources et le repli des financements ».
En toile de fond, une prudence accrue des institutions. La Bceao pointe des priorités nettes. « La maîtrise du risque de crédit et l’assainissement du portefeuille apparaissent comme des enjeux majeurs ».
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L’objectif est explicite. Il s’agit de « relancer durablement le financement des activités économiques de base ». Un impératif pour soutenir l’économie réelle et préserver la vocation sociale de la microfinance.