Après onze jours d’effervescence au Centre togolais des expositions et foires(Cetef), la quatrième édition du Marché international de l’artisanat du Togo (Miato) s’est refermée le dimanche 4 mai 2025. L’événement, placé sous le thème « la protection des œuvres artistiques : enjeux et défis », a confirmé sa stature de carrefour culturel et économique incontournable pour les artisans du continent.
Le Miato 2025 a été bien plus qu’un simple espace de vente : il s’est transformé en lieu d’échange, de résilience et de communion entre créateurs venus d’Afrique de l’Ouest, du Maghreb et d’Afrique centrale. Le Burkina Faso, pays invité d’honneur, a notamment brillé par la richesse et la diversité de son artisanat. Le ministère burkinabè du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des PME, représenté par Zakaria Gyengani, a salué un « lieu de réflexion et de solidarité » où l’élan de soutien manifesté après un début d’incendie a révélé « la profondeur de la fraternité africaine ».
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Incendie maîtrisé, émotion partagée
Un incident a brièvement assombri l’édition : un départ de feu s’est déclaré sur le site, provoquant un moment de panique. Mais grâce à la rapidité des sapeurs-pompiers, la situation a été rapidement maîtrisée. La ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, Rose Kayi Mivedor-Sambiani, a tenu à rassurer le public et les exposants en annonçant un renforcement des mesures de sécurité pour les prochaines éditions. Elle a salué la « résilience admirable » des participants, tout en adressant un mot spécial au Niger pour sa participation fraternelle.

Des talents récompensés, des initiatives soutenues
Le Miato, c’est aussi la reconnaissance de l’innovation. Des distinctions ont été attribuées à plusieurs exposants : le Gabon a décroché le prix du plus beau stand, tandis qu’une restauratrice togolaise s’est illustrée dans la catégorie « meilleur stand culinaire ». Une mention particulière a été décernée à la plus jeune exposante du salon, elle aussi togolaise, incarnant une relève prometteuse pour l’artisanat local. Le président Faure Gnassingbé a offert des prix spéciaux, dont un billet d’avion et la prise en charge complète pour participer à une foire régionale. La coopération allemande GIZ, partenaire fidèle de l’artisanat togolais, a quant à elle soutenu les meilleurs talents avec des appuis techniques d’un montant allant jusqu’à un million de FCFA.
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Mode, sons et lumière : l’Afrique en majesté
Point d’orgue de la clôture, un spectacle féérique mêlant lumières, musiques et défilés de mode a mis à l’honneur la collection « Résilience ». Les créations venues du Togo, du Mali et du Burkina Faso ont transformé la scène en un manifeste textile vibrant d’identité, de créativité et de fierté. Un hommage en fil et en voix aux mains anonymes qui façonnent, tissent, sculptent et transmettent.
Une conférence lors du Miato
Une vitrine d’identité et d’innovation
Avec plus de 300 stands d’exposition, l’édition 2025 a accueilli artisans, commerçants, amateurs d’art et curieux dans une ambiance festive. Le public a pu découvrir les trésors artisanaux de la région des Plateaux, assister à des animations culturelles, et même participer à des audiences foraines spécifiquement organisées pour les professionnels du secteur. Le Miato a réaffirmé sa vocation : être un moteur de développement économique et un catalyseur de fierté culturelle.
En refermant ses portes, le Miato 2025 laisse derrière lui des images de beauté, des échos de solidarité, et la promesse d’un avenir où l’artisanat africain, enfin protégé et valorisé, trouvera toute sa place dans les politiques de développement du continent. À Lomé, une certitude demeure : l’Afrique, dans ses mains d’artisans, tient un pan lumineux de son destin.