La Guinée-Bissau a replongé mercredi dans l’instabilité politique qui rythme son histoire depuis des décennies. À la veille de la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle de dimanche, un groupe d’officiers a annoncé avoir « renversé le président Umaro Sissoco Embaló ». Le général Horta Nta Na Man a été désigné pour diriger une transition d’un an. Face à cette situation, la Cédéao a dépêché une médiation d’urgence confiée à Faure Gnassingbé, chargé de ramener un pays une fois encore secoué par un coup d’État vers la stabilité.
Face au putsch, l’Union africaine et la Cédéao ont condamné fermement l’acte et exigé la libération immédiate du président Embaló, désormais « réfugié au Congo-Brazzaville », ainsi que des responsables électoraux arrêtés.
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Pour désamorcer la crise, un conseil de médiation a été mis en place. Sa mission sensible a été confiée au président du Conseil togolais, Faure Gnassingbé. Un choix stratégique : il conduit déjà, pour l’Union africaine, les efforts de médiation dans le conflit entre la RDC et le Rwanda. Il sera épaulé par José Maria Neves du Cap-Vert et Bassirou Diomaye Faye du Sénégal.
Cette petite nation côtière, carrefour du narcotrafic international, additionne les coups d’État depuis 1974. Au moins neuf en un demi-siècle. Et selon plusieurs analystes, ce nouvel épisode ne devrait pas fondamentalement changer la donne. Les intérêts liés à la cocaïne demeurent, tenaces, puissants, prêts à peser encore sur la vie politique.
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Au milieu de cette tourmente, la médiation attendue de Faure Gnassingbé porte un espoir : celui de ramener un pays, une fois de plus fracassé, vers l’équilibre socio-politique.
