Des campagnes de désinformation, visant à manipuler les systèmes d’information africains, sont parrainées par des États étrangers.
Promouvoir la vérification des faits, enquêter sur la désinformation et contribuer à créer une information fiable et de qualité en Afrique francophone, tels sont les objectifs de la « Plateforme africaine des fact-checkers francophones » (PAFF), lancée récemment en Côte d’Ivoire. Ce réseau réunit les forces de plusieurs organisations médiatiques « pionnières » dans le domaine de la vérification des faits en Afrique francophone, ont indiqué ses initiateurs.
Le site web de la plateforme servira de relai pour toutes les publications vérifiées par les membres du réseau PAFF. Il facilitera l’accès à des données fiables et proposera des ressources telles que des outils avancés de vérification, des guides de formation, des notes analytiques et des rapports d’études. La PAFF mettra en place des programmes spécifiques, tels que la surveillance des campagnes électorales et la réponse aux crises sanitaires ou sociales, où la désinformation peut avoir des conséquences particulièrement néfastes, a-t-on relevé.
Selon le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (ACSS), un organisme du Département de la défense des États-Unis, les « campagnes » de désinformation documentées sur le continent ont presque quadruplé depuis 2022. Ces campagnes qui visent à « manipuler les systèmes d’information africains » sont menées par « des acteurs anti-démocratiques » qui propagent des fausses informations, notamment sur les réseaux sociaux, « à des fins politiques », a indiqué le centre.
En effet, les Africains qui sont en ligne s’appuient sur les plateformes de médias sociaux pour consommer des informations, et ce, à un taux parmi les plus élevés au monde, a-t-on constaté. Sur les 600 millions d’internautes que compte l’Afrique, plus de 400 millions sont des utilisateurs actifs de médias sociaux, a-t-on poursuivi. Près de 60 pour cent des « campagnes » de désinformation ciblant le continent sont « parrainées » par des États étrangers. « La Russie, la Chine, les Émirats arabes unis (EAU), l’Arabie saoudite et le Qatar étant les principaux sponsors », a-t-on ajouté.
La Russie « demeure le principal pourvoyeur de la désinformation en Afrique », a affirmé l’ACSS. D’après ce centre, « l’ampleur de la désinformation est étroitement liée à l’instabilité ». « Les campagnes de désinformation ont été directement à l’origine de violences meurtrières, ont encouragé et validé des coups d’État militaires, ont réduit les membres de la société civile au silence et ont servi de paravent à la corruption et à l’exploitation », a-t-on expliqué.
dpa
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