Dans un débat télévisé sur une chaîne européenne, Me Afangbedji, avocat au barreau de Lomé et à la TPI, a livré un plaidoyer vigoureux et sans détour sur la situation du Togo. Il a dressé un tableau contrasté, défendant fermement les institutions togolaises tout en appelant à la responsabilité citoyenne.
« Il n’y a pas de détenu politique dans mon pays », a-t-il déclaré avec assurance, insistant sur la solidité du système judiciaire togolais. Selon lui, le Togo est régi par « un régime de séparation avec des institutions qui chacune joue avec élégance sa partition ». En tant qu’avocat, il affirme observer « une justice où l’équité dans toutes ses dimensions se joue dans les procès ».
Sur la récente transition vers un régime parlementaire, Me Afangbedji se montre clair : « le Togo a essayé le régime présidentiel et en a tiré les leçons ». Pour lui, ce changement est conforme à la Constitution de 1992 et découle d’une volonté soit présidentielle, soit parlementaire, donc légitime. « Tout a été fait dans l’orthodoxie juridique », martèle-t-il.
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Mais l’avocat ne s’est pas arrêté à la défense institutionnelle. Il a aussi dénoncé, avec vigueur, les appels à la violence sur les réseaux sociaux. « Appeler à tuer les Kabyé, c’est se tuer soi-même », s’est-il indigné, rappelant le brassage social et ethnique du pays, fruit d’une cohabitation ancienne. Il exige l’interpellation et le jugement de ceux qui « ont appelé à casser, à détruire les acquis du pays puis à s’en prendre mortellement à des ministres, des autorités et à une ethnie ».
L’homme, autrefois acteur majeur de l’opposition, revendique aujourd’hui une liberté de pensée éclairée par l’expérience : « Je suis libre d’opérer mes orientations politiques ». Il défend un Togo en mouvement, engagé dans « une lutte accrue contre la misère », et cite l’exemple de son village de Vo, où des pistes rurales désenclavent désormais les zones reculées.
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Quant aux critiques visant le président du Conseil, il réplique avec ironie : « Si tel est que le président est mauvais, pensez-vous que ses pairs le solliciteraient pour le règlement des conflits dans le continent ? »
Enfin, l’avocat conclut en appelant la jeunesse à la vigilance : « Privilégiez ce qui vous est primordial et vital ». Une parole qui, entre dénonciation et appel au calme, résonne comme une alerte salutaire dans un climat politique en décrispation.