Lomé s’éveillera, ce samedi 5 juillet, sous le signe d’une vaste démonstration d’unité. Une « marche républicaine pacifique » s’élancera dès 7h du carrefour Tokoin-Trésor, pour promouvoir la paix, la cohésion sociale et le vivre-ensemble. Une ambition affichée avec éclat dans la note du préfet du Golfe, Kossivi Agbodan, adressée aux maires des communes Golfe 2, 3, 5 et 7.
Cette marche, qui se terminera au stade omnisports de Lomé, se veut un symbole fort d’unité nationale. « Je vous invite à mobiliser, en collaboration avec les chefs cantons, les membres des comités de développement à la base, les femmes de marché, les balayeuses de rue, les organisations de jeunes, ainsi que cinq groupes folkloriques d’au moins cinquante personnes chacun », insiste le préfet. L’organisation est millimétrée : des bus partiront dès 6h pour acheminer les participants, et chaque commune doit fournir la liste précise des effectifs et points de rassemblement avant le 3 juillet.
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Mais derrière l’étendard de la paix se dessine une autre lecture. Cette marche survient après une série de manifestations houleuses, fin juin, marquée par des dizaines d’arrestations et des accusations de répression… Ainsi, certains voient cette marche républicaine comme une manière pour le pouvoir de reprendre la rue et de montrer sa légitimité.
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Pourtant, l’événement promet d’être haut en couleur. Les groupes folkloriques, la fanfare, les femmes de marché…, tout un peuple convoqué pour brandir « la cohésion sociale » comme un étendard. Dans un contexte tendu, cette marche devient plus qu’un simple défilé. C’est un acte de foi dans les valeurs de paix, un appel vibrant au vivre-ensemble que beaucoup espèrent sincère.
Reste une question cruciale : cette démonstration massive suffira-t-elle à apaiser un climat politique et social tendu ?