À quelques jours de la conférence Manssah, prévue du 26 au 28 juin à Lomé, la voix d’Alain Foka résonne comme un gong dans la nuit du fatalisme africain. Le journaliste franco-camerounais, figure respectée du paysage médiatique, n’a pas mâché ses mots : « Nous n’avons pas de projet, pas d’objectif commun, pas de stratégies », a-t-il précisé.
Son cri du cœur est plus qu’un simple constat. C’est un appel, presque désespéré, à sortir du brouillard. Il déplore un continent « sans destination », qui libère chaque matin ses énergies sans boussole. « Si chaque matin, vous sortez des chevaux sans destination, vous n’arrivez évidemment jamais », illustre-t-il, implacable.
À travers son propos, c’est le souvenir douloureux de la conférence de Berlin, 140 ans plus tôt, qui refait surface. « 140 ans après, qu’avons-nous fait pour que cela ne recommence pas ? Presque rien », accuse Foka, soulignant la persistance des fractures coloniales et l’échec à les surmonter.
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Mais loin de s’arrêter au diagnostic, il pousse à l’action. « L’Afrique ne doit plus attendre un messi pour se transformer », précise-t-il. À la place, il prône un projet collectif, porté par des ambitions communes et des politiques coordonnées. « C’est peut-être le moment de travailler à développer notre futur. »
C’est tout l’enjeu de Manssah 2025. Sous le thème « Repenser nos modèles économiques, politiques et sociaux », la conférence veut fédérer intelligences et énergies pour une Afrique souveraine, solidaire et inspirante. Un projet qui assume la complexité du moment et vise la maîtrise des ressources, la gouvernance inclusive et la durabilité.
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Le monde change, l’Afrique doit écrire sa propre partition. Non plus en suivant le tempo des autres, mais en composant sa propre musique.