Récépissé N° 0010 / HAAC / 12-2020 / pl / P

Mali : Washington ordonne l’évacuation immédiate de ses ressortissants

L’ambassade des États-Unis au Mali a émis, ce mardi, une injonction forte à l’endroit de ses citoyens, les exhortant à quitter le pays sans délai par le biais de vols commerciaux. Cette alerte intervient dans un contexte de forte dégradation de la sécurité, exacerbée par un blocus du carburant orchestré par des groupes jihadistes depuis plusieurs semaines.

Dans son communiqué, la représentation américaine met en évidence plusieurs facteurs aggravant l’imprévisibilité de la situation, y compris dans la capitale, Bamako. Ces éléments incluent la pénurie critique de carburant qui impacte le quotidien, la fermeture des établissements scolaires et le conflit persistant opposant le gouvernement malien à des entités terroristes aux abords de la capitale.
L’ambassade a toutefois tenu à préciser que l’aéroport international de Bamako demeurait fonctionnel et que des liaisons aériennes commerciales restaient disponibles pour permettre ces départs.

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L’un des principaux catalyseurs de cette crise est le blocus ciblé mis en place par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), une organisation affiliée à Al-Qaïda. Depuis septembre, ce groupe prend pour cible les camions-citernes de carburant qui transitent par les axes routiers en provenance du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, principales voies d’importation pour le Mali.

Le JNIM justifie cette action comme une mesure de rétorsion à la décision des autorités maliennes d’interdire la vente de carburant en dehors des stations-service en milieu rural. Cette interdiction avait pour objectif d’assécher les sources d’approvisionnement des groupes armés, mais le blocus qui en résulte a déjà conduit à l’incendie de camions et à l’enlèvement ou au décès de chauffeurs et de militaires, malgré les escortes de l’armée.

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Depuis une quinzaine de jours, les effets de ce blocus se font sentir jusque dans la capitale. L’économie de ce pays sahélien, enclavé, tourne au ralenti, rendant le quotidien des habitants de plus en plus difficile. La crise sécuritaire, qui sévit depuis 2012, alimentée par des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), s’accompagne d’une grave crise économique.
Face à cette menace multidimensionnelle, la junte au pouvoir, dirigée par le général Assimi Goïta, peine à obtenir des résultats probants. Une cartographie récente des attaques suggère même que le JNIM cherche à isoler Bamako en multipliant les opérations sur les routes périphériques. Dans un signe de tension au sommet, la semaine dernière, le chef de la junte a procédé au limogeage et au remplacement de hauts responsables militaires (le chef d’état-major général adjoint des Armées, le directeur de la Sécurité militaire et le chef d’état-major de l’Armée de Terre).

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En parallèle, le JNIM impose de nouvelles règles dans les zones sous son influence, exigeant par exemple le port du voile pour les femmes et la séparation des sexes dans les transports urbains, accentuant la pression sur les populations.
L’ambassade américaine a également émis une consigne de prudence à l’intention des citoyens américains qui choisiraient de demeurer au Mali malgré l’avertissement. Il leur est vivement recommandé de mettre en place des plans d’urgence robustes, incluant la préparation à un confinement prolongé et la mise en sécurité de ressources suffisantes pour faire face à toute situation critique.

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