Face au terrorisme qui sévit au sahel et qui touche la Région septentrionale, le Togo déploie toute une série de stratégies. Au-delà des actions militaires et l’acquisition d’équipements de pointe pour combattre les groupes terroristes, le gouvernement fait des actions sociales, une véritable arme de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. A travers le Programme d’urgence de renforcement de la résilience et de la sécurité des communautés (PURS) et bien d’autres projets, l’exécutif togolais veut favoriser l’inclusion sociale et renforcer les activités génératrices de revenus dans la Région.
Avant d’être élargi à l’ensemble du territoire national, le PURS coordonné de mains de maître par le Général Dadja Manganawé s’est concentré spécifiquement dans la région du grand nord, confronté aux attaques terroristes et déplacements des populations affectées. De l’accès à l’eau à celui de l’électricité, en passant par les soins de santé, sans oublier le développement du réseau routier et le soutien à l’agriculture, ainsi que la prise en compte des préoccupations des réfugiés ou déplacés, c’est toute une batterie d’actions qui est initiée pour lutter contre ce fléau. Endiguer les poches de précarité qui rendent vulnérables les populations aux groupes extrémistes, motive alors ces actions de l’Etat. Repousser les frontières du terrorisme au-delà des limites du Togo est une nécessité gouvernementale dont la vision est insufflée par le président de la République, Faure GNASSINGBE.
Pour ce faire, le projet gouvernemental « Services de santé essentiels de qualité pour une couverture sanitaire universelle » (SSEQCU), a mené des actions qualitatives dans la région des Savanes. Il a permis la construction et la réhabilitation de 60 centres de santé dans toutes les préfectures de la région à un coût estimé à 4 milliards FCFA. Les travaux de rénovation ont permis la construction des blocs de médecine et de maternité, ainsi que des logements pour les personnels des centres de soins. Les sites de l’Unité de soins périphériques (USP) Koundjoaré, Bagré et Borgou dans le Kpendjal, les USP de Lotogou, de Pana et les services de santé des armées de Dapaong dans la préfecture de Tône, sont dotés de nouvelles infrastructures sanitaires visant à faciliter l’accès des populations aux soins de santé. Ces infrastructures visent à améliorer les conditions de vie des populations impactées.
Lancé en octobre 2022, ce projet appuyé par la Banque Mondiale et d’un coût total de 40 milliards de francs CFA sera étendu à toutes les régions du pays.
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L’essentiel des autres projets est coiffé par le PURS. L’accès à l’eau potable dans la région est également une préoccupation gouvernementale. C’est ainsi que 75 forages ont été construits dans une trentaine de localités frontalières. Des adductions d’eau potable (AEP) sont également en cours de réalisation dans toutes les bases militaires installées dans la préfecture. Tout récemment, les travaux de réalisation de dix forages équipés de pompes photovoltaïque dans la région des Savanes, ont été lancés dans la commune Cinkassé 2. « L’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires sûres est un pilier fondamental de l’action du gouvernement pour prévenir des maladies et assurer les conditions de vie dignes des populations », a déclaré Damehane YARK , ministre en charge de l’Eau et de l’hydraulique villageoise,. L’accès à l’eau potable s’est ainsi étendu à près de 80.000 nouvelles personnes, faisant progresser le taux de desserte en milieu rural, de 64 % en 2021 à 73,5 % en 2022. Selon les derniers chiffres, le taux de desserte en milieu rural, en eau potable au Togo a grimpé de 47,7% en 2014 à 74,4% en 2023.
Dans le domaine de l’énergie, la région des Savanes affiche un taux moyen d’accès à l’électricité de 66%. L’électrification rurale a progressé avec 15.000 ménages supplémentaires raccordés à l’électricité, faisant passer le taux de 22 % en 2021 à 27 % en 2022. Selon les récentes statistiques du secteur, l’accès à l’électricité a atteint 33 % dans la région des Savanes. Pour parvenir à ces résultats, la contribution du Fonds Tinga a été également importante. le Fond Tinga a permis aux ménages de se connecter au réseau électrique pour une contribution initial de 1 000 FCFA avec la possibilité de solder sur une période de 4 à 10 ans. A ce jour, le projet a déjà touché 100 000 bénéficiaires dans les régions des Savanes et de la Kara. D’autres projets d’extension du réseau électrique, sont prévus.
L’autre secteur prioritaire du gouvernement est l’agriculture. En faire un pilier de développement du Togo, est au cœur de la Feuille de route gouvernementale. Dans ce cadre, le gouvernement compte agir sur les leviers agricoles dans les Savanes. Deux zones d’aménagements agricoles planifiées (ZAAP) sont déjà en aménagement à Timbou et Gounlougoussi. Des retenues d’eau sont également en cours de construction dans sept localités : Sam Naba, Nassiégou, Gounlougoussi, Gnoaga, Boadé, Cinkassé et Safobé. En dehors des ZAAP, plus de 1.000 hectares de bas-fonds ont été déjà aménagés et plus de 21.000 tonnes d’engrais vivriers distribuées aux producteurs. Des kits d’irrigation ont également été mis à la disposition des coopératives en appui aux forages construits dans plusieurs localités.
Par ailleurs, plusieurs actions ont été menées pour renforcer l’insertion socioprofessionnelle des jeunes. A cet effet, le 09 juillet dernier, 384 jeunes artisans issus de toutes les communes de la région des Savanes et 20 coopératives du secteur agricole des préfectures de Tône et de Cinkassé, ont reçu un appui en équipements et kits d’installation.Des matériels de coiffure, de maçonnerie, de menuiserie aluminium, de soudure, ont été offerts aux jeunes artisans et des tricycles, batteuses ainsi que des motopompes aux coopératives agricoles. S’agissant de la connectivité, le réseau de pistes rurales a été amélioré de 15 à 20%. Plus de 150 km de pistes rurales correspondant à une dizaine de tronçons sont en cours d’aménagement.
Ainsi, on note ces derniers mois, une diminution notable des attaques terroristes contre les populations. Une situation qui vient couronner les multiples initiatives déjà entreprises par le Togo. De l’opération militaire Koundjoaré à la loi sur la reprogrammation militaire, le gouvernement continue d’actionner les différents leviers pour venir à bout du terrorisme et de l’extrémisme violent au Togo.
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