L’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) organise la première Conférence mondiale sur les données et statistiques de l’éducation, du 7 au 9 février au siège de l’UNESCO à Paris, mettant en garde contre les grandes lacunes dans les données sur l’éducation des enfants.
Près de la moitié des pays du monde ne mesurent pas le niveau d’apprentissage des enfants pendant leur parcours scolaire, ce qui signifie que les résultats scolaires de plus de 680 millions d’enfants n’ont jamais été mesurés. Certaines régions souffrent de manques de données sur l’apprentissage particulièrement criants : depuis 2015, 93 % des enfants en Afrique centrale et australe et 62 % des enfants en Afrique subsaharienne et en Asie de l’Est et du Sud-Est ont terminé des études primaires ou secondaires sans que leurs compétences en lecture ne soient jamais évaluées, selon l’ISU.
“Les chiffres sont importants. L’UNESCO supervise le suivi des progrès mondiaux dans l’éducation. Bien que les pays aient fait d’importants efforts pour contribuer à ce processus de suivi, il y a encore de grandes lacunes dans les données. Alors que nous sommes à mi-parcours entre l’adoption et la date butoir de l’Agenda 2030, nous ignorons encore le niveau d’éducation de plus d’un demi-milliard d’enfants, et 40 % des pays sont incapables de nous indiquer les niveaux de qualification de leurs enseignants. Nous devons trouver un consensus sur la collecte de données afin de pouvoir prendre en compte ces enfants dans nos objectifs mondiaux”, a souligné Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO.
La deuxième édition du Tableau de bord pour l’ODD 4 (Quatrième objectif de développement durable des Nations Unies) de l’UNESCO doit être lancée au cours de cette conférence, afin de montrer pourquoi il est important de disposer de données comparables sur l’éducation. Produit par l’ISU et par l’équipe du Rapport mondial de suivi sur l’éducation (GEM), le tableau de bord montre que les progrès des pays vers leurs indicateurs de référence nationaux pour l’ODD 4 sont insuffisants.
“Les statistiques sont essentielles pour évaluer et améliorer l’éducation des enfants dans le monde entier. Sans données chiffrées, il serait impossible de comprendre la situation de départ et, par conséquent, de fixer des objectifs éducatifs. La collecte et l’analyse de données précises permettent aux gouvernements de prendre des décisions éclairées et de garantir que chaque enfant ait accès à une éducation de qualité”, a expliqué jeudi Manos Antoninis, directeur du Rapport mondial de suivi sur l’éducation (Rapport GEM), lors d’une interview accordée à Xinhua.
Mais pourquoi il existe autant de lacunes dans les données relatives aux résultats d’apprentissage ? M. Antoninis a expliqué que “le concept d’une définition commune des compétences minimales est une idée récente et que de nombreux pays n’adoptent que progressivement des évaluations permettant de mesurer les résultats d’apprentissage des enfants à ce niveau. De nombreux pays pauvres ne disposent pas des ressources financières et des capacités techniques et institutionnelles nécessaires. Ils ont besoin d’un soutien extérieur de la part de la communauté internationale. D’autres pays disposent d’une évaluation de l’apprentissage, mais la qualité n’en est pas suffisante pour leur permettre de communiquer des résultats alignés sur les définitions internationales”. Fin
Xinhua
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