Lomé face à une impasse funéraire : le cimetière de Yokoè ferme ses portes

À Lomé, le deuil devient un casse-tête logistique. Alors que les familles endeuillées peinent déjà à faire face à la perte de leurs proches, elles se heurtent désormais à une difficulté inattendue : l’absence d’espace pour les enterrer. Dans un communiqué publié le 13 mai 2025, la mairie de la commune Golfe 7 a annoncé la fermeture provisoire du cimetière de Yokoè, jusqu’ici principal lieu de sépulture de la capitale. La raison est due à une saturation complète.

Le maire Aimé Koffi Djikounou a précisé que toutes les nouvelles demandes d’inhumation ou d’achat de parcelles seront suspendues à partir du 31 mai 2025, et ce, jusqu’à nouvel ordre. Cette décision survient moins de deux ans après la fermeture du cimetière de Bè-Kpota, plongeant les familles dans une profonde incertitude. Le cimetière de Yokoè, devenu entretemps le plus grand de la ville, accueillait chaque week-end des centaines de corps. Son indisponibilité laisse désormais un vide majeur.

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Un enjeu de société : où reposeront nos morts ?
À défaut d’une alternative, le risque est grand de voir se multiplier les enterrements illégaux dans les concessions familiales, une pratique pourtant interdite par la loi. Le District autonome du Grand Lomé (DAGL), garant de l’organisation territoriale, est ainsi placé face à une urgence funéraire inédite. Il devient impératif d’agir vite pour éviter une crise sociale et sanitaire.

Entre urbanisation galopante et manque de planification
Cette situation met en lumière une problématique plus large : la gestion des espaces funéraires dans un contexte de pression foncière croissante. La croissance démographique du Grand Lomé, combinée au manque de vision en matière d’aménagement urbain, fragilise les infrastructures existantes, y compris celles liées aux rituels de fin de vie.

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Une réponse annoncée mais floue
Consciente de l’urgence, la municipalité affirme avoir déjà enclenché les démarches pour l’ouverture d’un nouveau site. « Tout est mis en œuvre pour un retour à la normale dans les meilleurs délais », peut-on lire dans le communiqué, accompagné d’excuses adressées à la population pour les désagréments causés. Mais aucune précision n’a encore été donnée sur l’emplacement, la capacité ou les délais.

Dans une ville en pleine mutation, où chaque espace compte, la question de la dignité funéraire mérite une attention particulière. En attendant des solutions durables, les familles espèrent pouvoir accompagner leurs proches dans le respect des traditions.

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