La scène Bella Bellow de l’Université de Lomé a servi de cadre dans la soirée du vendredi 14 janvier 2021 à une rencontre littéraire avec l’écrivain Makenzy Orcel. L’hôte de la soirée a échangé avec le public sur sa vision de l’écriture et ses appréciations de divers sujets liés à l’histoire de l’Afrique, aux rapports entre les races et les civilisations ainsi qu’au monde invisible.
Avec son bagout remarqué et sa connaissance éprouvée des questions littéraires et des relations internationales, le poète et romancier Makenzy Orcel a souligné son intérêt particulier pour l’acte d’écrire, ce qui fait que, dans l’ensemble, il ne s’embarrasse pas des questions savantes sur les genres. « Peu m’importe qu’on parle de poésie ou de roman, moi j’écris tout simplement », a-t-il indiqué.
La conversation s’est davantage intéressé au roman L’empereur. Espèce de grosse fable à la Garcia Marquez, le roman rapporte l’histoire d’un imposteur sans nom qui a joué d’adresse et de ruse pour en imposer, sans raison, à une communauté où il a dû s’exiler, par nécessité de survie.
Les échanges ont fait ressortir la grande présence du vodou dont différents motifs irradient l’ensemble du récit. Selon l’hôte de la soirée, cela s’explique le fait que « c’est cet univers rituel et ésotérique du vodou qui fonde son imaginaire ». Tout le roman est ainsi construit comme une « grande cérémonie vodou rythmée par le son de l’omniprésent et indispensable tambour ».
Au-delà de l’histoire de l’empereur, des moutons, du très vieux mouton et autres, le roman est un prétexte pour « souligner combien les dieux écrasent les humains », d’une part, et de l’autre, « comment un individu qui connaît deux ou trois secrets spirituels peut s’en servir pour abuser de la confiance des gens et leur en faire accroire à sa guise ».
Makenzy Orcel est un écrivain haïtien. Il est auteur de 6 romans et de 8 recueils de poèmes. L’Empereur est son dernier roman en date, publié en 2021 aux éditions Rivages.
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