Le droit de manifester est une expression essentielle de toute démocratie. Au Togo, ce droit est garanti par la Constitution du 6 mai 2024, mais son exercice reste strictement encadré pour préserver « l’ordre public, la sécurité des personnes et des biens ainsi que la tranquillité publique ». Le gouvernement vient de le rappeler avec vigueur, à travers un communiqué en date du 19 juin 2025.
À l’heure où les tensions sociales et politiques peuvent exacerber les volontés de rassemblements spontanés, les autorités insistent : « Toute réunion ou manifestation pacifique sur la voie publique est soumise à une déclaration préalable« , comme le prévoit la loi n°2011-010 du 16 mai 2011. Cette déclaration, adressée au ministre ou au préfet compétent selon la portée de l’événement, doit être déposée au moins 5 jours ouvrables avant la date prévue. Elle doit contenir des informations précises : « l’identité des organisateurs, l’objet, le lieu, l’itinéraire ainsi que les horaires« .
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Cette exigence vise à établir une coopération efficace entre organisateurs et services de l’État, afin de prévenir les risques d’atteinte à l’ordre public. Mais le cadre légal va plus loin : les manifestations sont interdites avant 11h et après 18h. De plus, certains espaces sont d’emblée exclus des itinéraires autorisés, notamment « les routes nationales, les zones économiques sensibles, les abords des institutions de la République, des chancelleries ou des camps militaires ».
Le communiqué rappelle également que « tout appel à manifestation ou toute invitation à la désobéissance » en dehors du cadre légal constitue « une violation flagrante » passible de sanctions pénales sévères. Une manière de prévenir toute dérive vers le désordre ou l’insurrection.
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Face à toute tentative de passage en force, le gouvernement se veut inflexible : il réaffirme sa « détermination à agir sans faiblesse et avec la plus grande fermeté« . Toutefois, il insiste également sur son attachement aux « valeurs démocratiques » et à « l’expression citoyenne des libertés« , à condition que celle-ci se déroule dans « un cadre légal, républicain et apaisé« .
Dans un contexte sociopolitique crispé, cet appel à la responsabilité sonne comme un avertissement, mais aussi comme un rappel à la loi, fondement indispensable de toute démocratie apaisée.