L’Observatoire togolais des médias (OTM) s’est exprimé sur l’état de la presse au Togo dans un rapport publié dimanche 03 mai 2020, Journée internationale de la liberté de la presse. Pour l’instance d’autorégulation des médias, l’essence de cette célébration doit interpeller « à plus d’un titre, les professionnels des médias sur leurs rôles aux côtés des populations surtout en cette période de crise sanitaire ».
S’agissant de ses relations, l’OTM se « félicite de l’amélioration de ses rapports avec les journalistes qui sont désormais prompts à répondre à ses invitations. Il a œuvré au règlement à l’amiable de certains conflits nés entre des professionnels des médias et des citoyens ou entités morales ».
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« Les relations avec la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) sont devenues quelque peu tendues ces 02 derniers mois suite aux sanctions contre les journaux ‘’L’Alternative’’, ‘’Liberté’’ et ‘’Fraternité’’ dans l’affaire de plainte de l’ambassadeur de France au Togo ». Par-dessus tout, « les relations entre les médias, le gouvernement et les acteurs politiques au cours des 12 derniers mois sont au beau fixe, surtout avec la bonne couverture médiatique des différentes élections (législatives, locales et présidentielle) et de la crise sanitaire liée au coronavirus ».
Atteintes à la liberté de presse
« Au regard de l’activité politique relativement fournie au cours des 12 derniers mois, l’on peut se réjouir du fait que la liberté de presse n’a pas été trop ébranlée. Cependant, on dénombre quelques atteintes » nuance l’OTM. Pour preuve, « le 21 avril 2020, des journalistes couvrant l’interpellation sur ordre du Procureur de la République, de M. Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo, candidat arrivé en 2ème position selon les résultats officiels de l’élection présidentielle du 22 février 2020, ont été violentés par des forces de l’ordre ».
« Certains ont vu leur moyen de déplacement emporté. D’autres ont été tenus à distance du théâtre des opérations et dispersés à coup de gaz lacrymogènes. Un autre journaliste a même été arrêté et conduit dans les locaux de la gendarmerie où il a passé une nuit avant d’être libéré le lendemain ». Par ailleurs, ajoute l’observatoire, « des journalistes ont été menacés de mort par des militants se réclamant du parti politique de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), après une émission sur la radio Kanal Fm, pour avoir critiqué les propos de leur leader et fait des analyses en sa défaveur ».
A la lumière de ces évènements dont-on se souvient encore comme si c’était hier, rapporté ici par l’Observatoire togolais des médias, peut-on conclure que la liberté de la presse au Togo est mi-figue, mi-raisin ?
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