Récépissé N° 0010 / HAAC / 12-2020 / pl / P

Les Sentinelles du Peuple : la société civile s’interroge

À Lomé, une nouvelle controverse agite le débat public. Le mouvement « Les Sentinelles du Peuple », présenté comme un cadre de « veille, d’autodéfense et de lutte contre le terrorisme », suscite autant de curiosité que d’inquiétudes. Six figures de la société civile viennent d’interpeller les autorités pour obtenir des éclaircissements.

Dans une lettre ouverte adressée aux ministres de la Sécurité, de l’Administration territoriale et de la Justice, les signataires notamment Aphtal Cissé, Adama Gaba, Alain Anifrani, Komlan Toulassi-Mensah, Edem Atsou Tchakou et Aristide Messan expriment une position ferme mais respectueuse. Ils rappellent que la sécurité nationale demeure un domaine « qui requiert la légitimité, les structures et les moyens de l’État ». Selon eux, l’initiative, aussi louable soit-elle, ne doit pas introduire de « confusion institutionnelle ».

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La missive, datée du 1er septembre 2025, soulève plusieurs questions essentielles. Le droit togolais prévoit-il l’existence de groupes d’autodéfense ? Quelle est la nature juridique de ce mouvement : simple association, organisation informelle ou dispositif ponctuel ? Leurs actions bénéficient-elles d’une supervision officielle des forces de sécurité ? Et surtout, quelles garanties existent pour prévenir tout excès ?

Ces interrogations trouvent leur source dans le flou persistant qui entoure « Les Sentinelles du Peuple ». Leurs moyens logistiques, leur financement et leur fonctionnement interne demeurent largement inconnus. Pourtant, le mouvement est de plus en plus présenté comme un outil de mobilisation citoyenne contre l’insécurité et l’extrémisme violent.

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Entre nécessité de renforcer la vigilance collective et risque d’empiéter sur les missions régaliennes, la frontière reste fragile. Les auteurs de la lettre appellent donc à une clarification urgente, convaincus qu’une telle initiative ne peut prospérer sans cadre légal précis ni contrôle transparent.

L’avenir des Sentinelles dépendra ainsi de la réponse des autorités : reconnaissance officielle ou remise en cause. Une certitude s’impose néanmoins, le débat autour de ce mouvement ne fait que commencer.

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