Présage d’un renouveau dans les relations multilatérales, appelées à être plus « légitime, juste et efficace », le Pacte de l’avenir a été adopté par les dirigeants mondiaux, ce 22 septembre à New York aux Etats-Unis. Cette assise se tient dans le cadre du Sommet de l’avenir en prélude à la 79ème session de l’Assemblée générale des Nations unies.
C’est avec une salve d’ovation que près de 180 chefs d’Etat et de gouvernement du monde ont salué l’adoption du pacte de l’avenir. Avec pour promesse de donner « un nouveau départ » au multilatéralisme, ce Pacte a été adopté par un vote de 143 voix pour, 7 contre et 15 abstentions. « Nous sommes ici pour préserver le multilatéralisme des affres de l’échec », a déclaré le secrétaire général des Nations unies, António Guterres à l’ouverture de ce Sommet. « Si nous ne changeons pas de cap, nous risquons de basculer dans un avenir fait de crises permanentes et d’effondrements en série », mentionne le texte adopté par consensus, après le vote.
Ce Pacte est une « boussole » pour construire un monde plus juste, a indiqué le Chancelier allemand, Olaf Scholz. Assorti de 56 mesures, il couvre le développement durable et le financement connexe, la paix et la sécurité, la science, la technologie et l’innovation, la jeunesse et les générations futures, et la transformation de la gouvernance. Figure en annexe de ce Pacte, celui numérique mondial qui devrait « définir des principes partagés pour un avenir numérique ouvert, libre et sécurisé pour tous ». Ce Pacte est pour d’aucuns un point de départ pour une gouvernance numérique inclusive, afin de combler la fracture entre pauvre et riche. Mais, cette motion a conduit à rejeter un projet d’amendement soumis par la Fédération de Russie qui critiquait un texte « dicté par les pays occidentaux » et faisant fi du « Sud mondial ».
Ce Pacte permet de réformer la gouvernance mondiale accusée de ne pas être en phase avec les réalités contemporaines. Il va contribuer a réformé le Conseil de sécurité jugé illégitime et prônant le « deux poids, deux mesures ». Selon le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, cette injustice se ressent lorsque le Conseil reste silencieux face à des atrocités. Une position partagée par le prince héritier du Koweït, pour qui l’incapacité de l’organe exécutif de l’ONU à mettre fin au conflit israélo-palestinien montre bien l’inefficacité du système de gouvernance actuel. L’autre volet de réforme que propose le pacte de l’avenir est celle de l’architecture financière mondiale actuelle. Cette configuration de la finance mondiale est le « reflet d’une époque révolue », selon Antonio Guterres. Dans ce sens la majorité des pays en développement s’est accordée sur la nécessité de faire émerger une nouvelle architecture, basée sur la réduction du fardeau de leur dette, a notamment plaidé le président du Malawi, Lazarus Chakwera.
Parallèlement aux travaux du Sommet de l’avenir, deux autres sujets ont attiré l’attention. Deux dialogues interactifs intitulés « Transformer la gouvernance mondiale et accélérer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 » et « Renforcer le multilatéralisme pour la paix et la sécurité internationales » ont fait objet d’échanges. Ce Sommet se tient à la veille du débat général de la 79ème session de l’Assemblée générale de l’ONU.
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