Les chefs d’État et de gouvernement africains ont formellement validé la mise en place d’un mécanisme continental de prévention des crises financières lors du Sommet de l’Union africaine (UA), clôturé dimanche à Addis-Abeba, ont confirmé mercredi à Xinhua des sources auprès de la Banque africaine de développement (BAD).
Ce dispositif, dénommé Mécanisme africain de stabilité financière (MASF), sera hébergé par la BAD et permettra au continent de se prémunir contre les risques de surendettement en mobilisant des ressources sur les marchés financiers internationaux grâce à une notation de crédit indépendante.
La BAD entamera prochainement la rédaction des accords, qui seront soumis aux pays membres pour ratification. L’adhésion au MASF sera facultative, et des participants non africains pourront également y prendre part sous certaines conditions, selon les reportages.
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L’Afrique est le seul continent à ne pas disposer d’un mécanisme financier régional dédié à l’atténuation des risques liés au refinancement de la dette. La BAD a présenté l’initiative du MASF lors du sommet de l’Union africaine de cette année. « L’Afrique a besoin d’un filet de sécurité régional pour fournir des liquidités de refinancement de la dette à grande échelle et à un coût abordable », souligne le président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina, dans la préface du rapport sur le MASF.
L’accès aux marchés financiers reste un défi majeur pour les pays africains, souvent confrontés à des primes d’accès à la liquidité nettement plus élevées que dans d’autres régions.
« Dans le domaine des finances mondiales, il est également injuste que tout le continent africain, avec plus de 50 pays, ait une participation au Fonds monétaire international (FMI) équivalente à celle d’un seul pays, l’Allemagne », a déploré Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, lors du sommet de l’Union.
Les dirigeants africains au sommet ont également discuté de la création de l’Agence africaine de notation de crédit (AfCRA), qui est conçue pour offrir des évaluations équitables et contextualisées des économies du continent.
A ce jour, parmi les trois agences de notation les plus puissantes dans le monde, deux sont d’origine américaine (Moody’s et Standard & Poor’s) et une est née en Europe (Fitch). Seuls deux pays africains, le Botswana et l’île Maurice, bénéficient d’une notation de qualité investissement, tandis que d’autres se voient attribuer une étiquette de risque élevé, selon M. Gatete. Fin
Xinhua