Le président du Conseil des ministres du Togo, Faure Gnassingbé, a ouvert samedi la deuxième édition du Lomé Peace and Security Forum (LPSF) en appelant les Africains à être les « acteurs principaux » de la sécurité du continent.
« Nous devons être les acteurs principaux de notre propre sécurité », a-t-il déclaré dans son discours d’ouverture. M. Gnassingbé a rappelé que le monde est en profonde mutation, évoquant une époque de grands bouleversements marqués par la résurgence des rivalités géopolitiques, la multiplication des conflits et l’essoufflement des mécanismes multilatéraux sur lesquels repose la sécurité internationale.
Il a ainsi appelé à repenser la paix en Afrique, à élaborer un agenda sécuritaire africain cohérent et résilient, à renforcer les institutions continentales, les capacités nationales et les mécanismes de coopération régionale. « L’avenir de la sécurité africaine se jouera d’abord ici, sur notre continent », a-t-il insisté, tout en invitant à investir davantage dans la veille stratégique et à repenser l’architecture financière mondiale.
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L’ancien président du Nigéria, Olusegun Obasanjo, a pour sa part exhorté les dirigeants africains à faire en sorte que les ressources du continent servent au développement de l’Afrique, dénonçant une mauvaise gestion des diversités religieuses et ethniques qui alimentent les conflits. Selon lui, l’Afrique ne doit plus continuer à sous-traiter son développement, y comprendre son potentiel agricole et sa propre sécurité. De son côté, Téte António, ministre des Relations extérieures de la République d’Angola et président du Conseil exécutif de l’Union africaine, a plaidé pour des « réponses africaines intégrées » aux conflits, tout en déplorant la vulnérabilité de certains Etats et l’insuffisance de la présence de l’Etat dans certaines régions.
Placée sous le thème « L’Afrique face à des défis sécuritaires complexes : comment construire et consolider la paix et la stabilité dans un monde en mutation ? », cette deuxième édition du Forum de Lomé se déroule sur deux jours. Les échanges s’articulent autour de cinq panels portant sur la crise dans la région des Grands Lacs, l’autonomie stratégique de l’Afrique, la jeunesse et ses défis, l’intelligence artificielle, ainsi que les enjeux sécuritaires du continent.
Xinhua